Belfort : 700 salariés de General Electric empêchent la tenue de la première réunion sur le plan social

Ce lundi 17 juin vers 8h45, de nombreux salariés ont bloqué la première réunion qui devait discuter du plan social prévoyant 985 suppressions de postes à Belfort et Bourogne dans la division gaz. 

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La direction n'a pas pu lancer la première réunion qui devait mettre en route le vaste plan social du groupe américain GE dans le Territoire de Belfort. 

Près de 700 salariés ont envahi le bâtiment où devait se tenir cette réunion. L'intersyndicale a pris la parole. La direction a dit également quelques mots, mais elle n'a pas pu accéder aux locaux où devait se tenir la réunion. Antoine Peyratout, directeur général de GE Power, a regretté, sous les huées de salariés, que n'ait pas pu se tenir "un débat serein et constructif" et a annoncé la convocation d'une nouvelle réunion dans les prochains jours. La date de nouvelle réunion a été fixée au  vendredi 21 juin, a indiqué un porte-parole du site.

 
  
Cette réunion  du 17 juin devait lancer le cycle d'information et de consultation sur le plan social qui, légalement, se tient en quatre mois. "Les conditions ne sont pas réunies", déclarait il y a quelques jour Alexis Sesmat, délégué syndical Sud Industrie.

"Aujourd'hui, c'est la première bataille, on voit qu'on a des armes, que vous êtes avec nous", a lancé Philippe Petitcolin, délégué CFE-CGC. "La première bataille est gagnée", a ajouté Francis Fontana, délégué Sud Industrie. 

L'intersyndicale réclame qu'aucune délocalisation d’activités n'ait lieu hors Belfort, conformément à l’engagement de Hugh Bailey, président de General Electric France, lors de la seule rencontre avec l’intersyndicale du 6 mai 2019 à Belfort.
Les syndicats réclament des engagements en termes d’investissements et de créations d’emplois sur les axes d’internalisation et de diversification d’activités proposées par l’intersyndicale : Service après-vente turbine à gaz, aviation, hydrogène, nucléaire...
 



L'intersyndicale a écrit à Emmanuel Macron 


L'intersyndicale CFE-CGC, CGT, Sud a adressé une lettre ouverte ce lundi au président de la République Emmanuel Macron, dans laquelle elle dénonce "la mort annoncée de l'entité gaz, aux effets dévastateurs pour le bassin d'emploi de Franche-Comté" et "appelle à l'action de l'Etat pour contraindre General Electric à respecter ses engagements fixés dans l'accord de 2014, contrepartie conditionnant le rachat de la branche énergie d'Alstom". 
L'acquisition du pôle énergie d'Alstom s'était accompagnée de la promesse de GE, restée non tenue, de créer 1.000 emplois nets en France d'ici à la fin de 2018. 
Dans son courrier, l'intersyndicale demande aussi à l'Etat de contraindre GE à "s'engager en termes d'investissement et de créations d'emplois sur les axes de diversification (après-vente turbines à gaz, aviation, hydrogène, nucléaire)".
Les syndicats déplorent le "silence radio" du gouvernement depuis la visite du ministre de l'Economie Bruno Le Maire, à Belfort le 3 juin, et l'appellent à prendre ses responsabilités dans le "désastre actuel". 


GE prévoit 1.050 suppressions de postes en France 


Le plan social annoncé au lendemain des élections européennes par GE prévoit 1.050 suppressions d'emplois en France, dont  plus de 800 dans l'entité turbines à gaz de Belfort. Soit un quart des effectifs belfortains dans la division gaz. 

En visite auprès des salariés de Belfort, Bruno Le Maire ministre de l'économie avait appelé le géant US General Electric à revoir sa copie et à  réduire le nombre de suppressions d'emplois.

Cette semaine est une semaine d'action pour l'intersyndicale. Samedi 22 juin, les élus et syndicats ont lancé un appel citoyen à manifester dans les rues de Belfort. Le cortège partira à 14 heures de la Maison du Peuple.
 
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