Jean Castex a annoncé le confinement de 16 départements dont l’Ile-de-France, les Hauts-de-France et les Alpes-Maritimes. D’autres départements pourraient suivre.
En Franche-Comté, on scrute les chiffres de près. 21 millions de Français seront à nouveau confinés à compter du samedi 20 mars pour une durée de 4 semaines minimum. Ce scénario peut-il nous concerner dans quelques jours ou semaines ? Ce qui est sûr, c’est que la situation épidémique est en train de s’aggraver dans les quatre départements de Franche-Comté.
Dans le Territoire de Belfort
Au 18 mars, le taux d’incidence du Territoire de Belfort s’établit à 320 nouveaux cas pour 100.000 habitants en une semaine. Ce taux était pourtant le plus bas dans la région, il y a quelques jours encore. Le 5 mars, le taux d’incidence n’était que de 82 nouveaux cas pour 100.000 habitants. Face à la dégradation de la situation, la Préfecture a annoncé l’arrivée de 2.200 nouvelles doses de vaccins Pfizer et Moderna pour vacciner les personnes prioritaires à compter du 23 mars.
"Le taux d’incidence indiqué dans le Tableau de bord de Santé publique France est particulièrement volatile pour le département du Territoire de Belfort car il est rapporté à 100 000 habitants, tandis que ce département n’en compte que 150 000. Comme ailleurs, et plus encore dans ce département du fait de cette volatilité accrue par sa petite taille, l’évolution des taux d’incidence ne doit pas s’analyser au jour le jour mais sur une période de plusieurs jours.Cette évolution, comme ailleurs dans la région et en France, témoigne d’un net rebond de l’épidémie" estime l'Agence Régionale de Santé interrogée sur cette soudaine évolution des données.
Dans le Doubs
Le taux d’incidence est toujours très haut en raison de la présence des variants sud-africain, brésiliens, en plus du variant britannique. 282 nouveaux cas pour 100.000 habitants au 18 mars. La courbe ne monte plus depuis quelques jours, mais elle reste au-dessus du seuil d’alerte maximale. 34 classes, une structure scolaire sont actuellement fermées.
Dans le Jura
Là aussi, la courbe est ascendante. Avec 223 nouveaux cas pour 100.000 habitants. C’est 80 points de plus en 10 jours dans ce département. Le Préfet du Jura a annoncé l’ouverture de nouveaux créneaux de vaccination pour les semaines du 29 mars au 11 avril.
En Haute-Saône
Le taux d’incidence est au 18 mars de 190 nouveaux cas pour 100.000 habitants, en très légère hausse ces derniers jours. Sans préciser le nombre de doses reçues, le Département de la Haute-Saône indique avoir reçu une quantité importante de doses supplémentaires de vaccins Pfizer et Moderna. Les personnes éligibles à la vaccination peuvent prendre rendez-vous au 03 84 75 64 75.
Quels critères pour décider d’un nouveau confinement ?
Le gouvernement n’a pas fixé de critères transparents pour décider d’un nouveau confinement. La capacité hospitalière est déterminante. Dans les régions à nouveau placées sous confinement, la barre des 400 nouveaux cas pour 100.000 habitants était franchie dans certains départements. Dans le Val-d’Oise, le taux monte actuellement à 545. Dans les Alpes-Maritimes, il était de 418 nouveaux cas au 18 mars.
Les taux d’incidence des régions confinées au 18 mars :
- PACA : 328 nouveaux cas pour 100.000 habitants
- Ile-de-France : 382 nouveaux cas pour 100.000 habitants
- Hauts-de-France : 382 nouveaux cas pour 100.000 habitants
Une situation qui se dégrade en Bourgogne-Franche-Comté
A ce jour, le taux d’incidence dans notre région se situe à environ 200 nouveaux cas pour 100.000 habitants. Pour l’instant, la situation de la Bourgogne-Franche-Comté n’est pas encore alarmante. Le taux d’occupation des lits de réanimation est de 75,8%.
Un chiffre à l’échelle régionale qui cache des disparités. En Haute-Saône, ce taux atteint 133%. Dans le Doubs par exemple, le site covid tracker a fait le calcul. Le taux d’occupation des lits de réanimation atteint 115%. Pour le Jura, 88% des lits sont occupés. 44% dans le Territoire de Belfort.
A l’échelle régionale, il reste donc une capacité pour transférer si besoin des malades. Mais les contaminations par les variants mènent à un rebond épidémique.
"Ce rebond épidémique significatif est lié à la diffusion des variants du virus, très majoritaires dans la région à l’image du reste de la France. Le variant dit britannique représente à lui seul près de 68% des cas positifs. Les variants dits sud-africains et
brésiliens se répandent de manière plus sporadique, certaines situations locales appelant cependant des mesures complémentaires, comme dans le département du Doubs où la part du variant sud-africain atteint désormais environ 15% (soit plus du double de la moyenne régionale de 6,5%), avec une forte diffusion sur Besançon", indique l'ARS dans son point hebdomadaire.