C’était attendu, ce jeudi 10 février, c’est devenu officiel. Alors que Belfort attend la visite d’Emmanuel Macron, EDF et GE annoncent dans un communiqué commun le rachat d’une partie de GE Steam Power, qui produit les turbines Arabelle.
Cette annonce ne se fait pas n’importe quand : ce jeudi 10 février, le président de la République est attendu à la mi-journée à Belfort, là où sont fabriquées les turbines Arabelle qui équipent les centrales nucléaires françaises. Ce sont les plus puissantes au monde. Elles pourront notamment équiper les réacteurs de technologie EPR et EPR2 ainsi que les SMR (Small Modular Reactor), est-il précisé dans le communiqué de presse.
Retour dans le giron français
GE Steam Power a été vendu en 2015 à l'américain General Electric lorsqu’Emmanuel Macron était ministre de l'Economie. Ce choix de vendre à GE la branche énergie d'Alstom lui a été reproché régulièrement. Siemens était l’autre candidat au rachat en 2015, il avait été écarté au profit de GE.
EDF devrait débourser environ 200 millions de dollars pour cette transaction, une fois pris en compte les liquidités et dettes de l'activité rachetée. L'activité qui sera acquise par EDF est valorisée au total 1,2 milliard de dollars, du fait d'une trésorerie importante.
Ces turbines à vapeur sont un actif stratégique pour la filière nucléaire. GE revendique la moitié du marché mondial face à des concurrents comme Mitsubishi ou Siemens. Les activités nucléaires et les équipes concernées par l'opération envisagée sont situées à « près de 70% en France, notamment sur des sites industriels comme Belfort et La Courneuve », et concernent une quinzaine de pays au total.
GE et EDF se félicitent de cet accord
Ce projet d'acquisition « va permettre à EDF de renforcer davantage sa maîtrise des technologies et compétences clés pour le parc en exploitation et pour les projets de nouveaux réacteurs nucléaires en France et au-delà », a commenté le président-directeur général d'EDF Jean-Bernard Lévy, cité dans le communiqué.
Côté GE, le groupe continuerait à fournir ses services « pour plus de 100 GW d'îlots de turbines nucléaires sur son marché américain » et conserverait GE-Hitachi Nuclear Energy, « un fournisseur de premier plan dans le domaine du cycle de vie des réacteurs, qui déploiera le premier SMR commercial, connecté au réseau, au Canada ».
« L'énergie nucléaire a également un rôle important à jouer dans la transition énergétique et GE continuera à soutenir cette industrie », a souligné de son côté son président-directeur général, Larry Culp, également cité.