« Les Martin Circus, ça n'a pas vieilli d'un pouce ! », le mythique groupe de rock des années 1970 raconté par Jipé à Belfort

A 67 ans, Jean-Pierre Bernard a consacré un demi-siècle aux Martin Circus, groupe de rock français des années 1970. Le Comtois dévoile ses souvenirs liés à ses idoles au Rockhatry de Belfort du 4 au 18 décembre 2021.

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Nancy, 1969. Et soudain, les lumières, le son surréaliste. La scène du Parc des Expos découvre un groupe, tout jeune, Les Martin Circus. Et dans le public, un jeune homme, dans la fleur de l’adolescence, s’émerveille doucement. Jean-Pierre Bernard, ou « Jipé » pour les intimes, le sait : il a enfin déniché ses modèles, ses inspirations.

Comme certaines histoires d’amour, celle entre Jipé et Les Martin Circus naît d’une rencontre fortuite. A quinze ans, le Belfortain débarque au mariage de son cousin à Nancy. « C’était en août 1969. Par hasard, le 45 tours des Martin Circus, ‘Tout tremblant de fièvre’, tournait sur la platine. C’était tout nouveau. J’étais jeune, j’avais dû mal à comprendre les paroles, mais je savais que c'était grandiose », se rappelle-t-il. 

Jipé se remémore ces années, cette minute où il entend pour la première fois, le single des Martin Circus. Sa voix monte dans les aigus, s’agite. Le sexagénaire décrit d’abord les frissons, puis l’introduction au cuivre de Pisani qui « vous prend, vous transperce », et le texte « fabuleux » de Patrick Dietsch. Tout tremblant de souvenirs, l’inconditionnel des Martin Circus l’admet : cette chanson restera l’une de ses préférées.

Les 50 ans de « Je m’éclate au Sénégal »

Les Martin Circus, c’est l’histoire de cinq gaillards : le bassiste Bob Brault, le saxophoniste Gérard Pisani, le batteur Jean-François Leroi, le chanteur et guitariste Patrick Dietsch et le chanteur et clavier Paul-Jean Borowsky. La bande connaît ses premiers succès à la toute fin des années 1960. Puis la formation change en 1971 pour accueillir Gérard Blanc (guitare et chant), René Guérin (batterie), Alain Pewzner (guitare) et Sylvain Pauchard (clavier), en plus du saxophoniste et du bassiste. Les compositions de rock progressif et les textes en Français font de ce groupe, un OVNI de la musique française d'alors.

Il y a quelques mois, Jean-Pierre s'est replongé dans ses jeunes années… et dans ses classeurs. « J’avais découpé tous les articles de presse, j’avais des affiches et même un sac ‘Les Martin Circus s’éclatent' », s’exalte-t-il. Plus de cinquante années d’admiration dans des boîtes en carton. « J’ai tout dispatché dans la cuisine, le salon, et mes poils se hérissaient, rit Jipé. Quand ma femme a vu que j’avais tout déballé, elle a pris peur ! ».

De ces fouilles dans une cave, naît l’idée de réaliser un événement. « On fêtait les cinquante ans de Woodstock, du disque de Georges Harrison...et même pas des Martin Circus ! », lâche Jean-Pierre. Du 4 au 18 décembre au Rockhatry de Belfort, l’histoire du « premier groupe de rock français » sera ainsi retracée. Modeste, Jipé préfère dire qu’il porte « un regard sur leur carrière ». Plus un hommage d’un fan qu’une exposition conventionnelle. Jean-Pierre raconte : « Et il y aura même la voiture rouge de ‘Je m’éclate au Sénégal’ ! »

L’histoire d’un groupe « avant-gardiste »

« C’est sûr que ‘l’idole des jeunes’ avait pris un coup de vieux ! », lance JiPé. Le premier groupe de rock français émerge dans un paysage musical français qui se résumait à Johnny Halliday, Eddy Mitchell ou encore Sheila. « Le rock, c’était Salut les copains !, condense-t-il. Chaque décennie a ses vedettes… ». Avant de lancer une pique : « On disait même ‘ton chewing-gum ne collera que sur les disques de Sheila' ! »

Jipé avoue aujourd’hui avoir séché des soirées de travail pour voir ses musiciens favoris sur scène. « Je travaillais en restauration, et j’allais en concert le vendredi et le samedi. Je prenais le train et mon patron me cherchait partout ! ». Sur la route des concerts, le Belfortain se rappelle de moments privilégiés : « Martin Circus déclamait des poèmes, des vers de Baudelaire, de Verlaine – c’étaient ça, les concerts à l’époque. »  

850 000 exemplaires vendus pour « Je m'éclate au Sénégal ». Une prouesse pour un groupe underground. « Ces disques, ils les ont vendus grâce au bouche-à-oreille, sans passer à la radio ou à la télé – il n’y avait que la variété qui passait sur les stations, raconte JP. Cela les a sauvés parce qu’au début, la maison de disques ne voulait pas sortir Acte II, le deuxième album édité en 1971. » Et c’est pourtant « le meilleur album » pour le sexagénaire. Le Belfortain l'admet : « Ça n'a pas vieilli d'un pouce ! Mais côté musique, c'est vrai que je suis resté bloqué dans les années 1970. »

A 67 ans, Jipé connaît aujourd'hui les membres du groupe qu'il a idéalisés minot. Le Belfortain les a même appelés pour qu'ils viennent à l'inauguration de son exposition. « Mais ils ont dû décliner, à cause de soucis de santé », souffle-t-il, déçuPas de quoi miner le moral de cet enfant du rock.

Pour (re)vivre la passion de Jipé et sa cure de jouvence aux accents rock et disco, rendez-vous au Rockhatry à Belfort du 4 au 18 décembre 2021.

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