Nucléaire : le rachat de General Electric par EDF sera-t-il signé ce vendredi à Belfort ?

EDF doit officiellement reprendre les activités nucléaires de General Electric, ex-Alstom. Le contrat devait être signé officiellement ce vendredi 1er décembre 2023 à Belfort. Cela va-t-il avoir lieu ? Le doute s'installe. Explications.

Mise à jour le 30 novembre après-midi : Selon nos informations, le rachat par EDF de la branche nucléaire de General Electric annoncé dans un premier temps vendredi 1ᵉʳ décembre pourrait tomber à l'eau. La visite du PDG d'EDF, initialement prévue ce vendredi à Belfort, est annulée. Toujours selon nos informations, un mail interne a été envoyé aux salariés pour informer de l'annulation des événements officiels prévus pour l'occasion. Les négociations seraient encore en cours entre la direction d'EDF et GE. "On reste très inquiet par rapport aux contrats russes", nous avait expliqué Philippe Petitcolin, de la CFE-CGC. 

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Il aura fallu attendre quasiment deux ans pour que se concrétise le rachat de l'activité Steam Power de General Electric (GE) par EDF. Le 10 février 2022, le président de la République Emmanuel Macron, pas encore candidat à sa réélection, annonçait en grande pompe à Belfort la "renaissance du nucléaire français". Le chef de l'État promettait alors la construction de nouvelles centrales nucléaires, mais aussi le retour dans le giron français de la fameuse turbine Arabelle, la plus puissante au monde, passée en 2015 sous pavillon américain avec son transfert d'Alstom à General Electric.

Si le patron d'EDF, Jean-Bernard Lévy, accompagnait ce jour-là Emmanuel Macron, c'est son successeur à la tête de l'entreprise publique, Luc Rémont, qui est attendu ce vendredi 1er décembre à Belfort. "Ils vont signer la vente, nous confirme le maire LR de la Cité du Lion, Damien Meslot. C'est une bonne chose, car on était un peu inquiet. Je préfère avoir EDF que General Electric, tant d'un point de vue local que pour notre indépendance nationale".

Une très bonne chose, mais...

Philippe Petitcolin

Délégué syndical CFE CGC General Electric Belfort

Le transfert de GE à EDF concerne environ 2.500 salariés en France et 3.400 au niveau mondial. Les syndicalistes de l'usine américaine sont satisfaits de la concrétisation de la vente, même si de nombreuses questions restent en suspens. "Le blabla, ça va 5 minutes, maintenant on attend des actes", tranche Gauthier Maurer, de la CGT Steam Power. 

"On reste très inquiet par rapport aux contrats russes", confie Philippe Petitcolin, de la CFE-CGC. Un temps pressenti pour intégrer le capital de la nouvelle entité, Rosatom est le principal client des usines belfortaines. Or, depuis l'invasion de l'Ukraine par les troupes russes, les sanctions internationales se multiplient.

Incontournable et encombrant Rosatom

Le géant russe Rosatom ne deviendra certainement pas actionnaire de la nouvelle société, mais en restera-t-il simplement client ? La réponse n'a pas été apportée. "Pour l'instant, les sanctions américaines ne nous concernent pas, mais Rosatom, c'est 60 % de notre activité. S'il n'y a pas les contrats russes, on aura un problème de charge", indique Philippe Petitcolin. 

"On surveille ça comme le lait sur le feu", concède Damien Meslot, bien conscient que Belfort peut être une victime collatérale du contexte international.

Construction et entretien des centrales nucléaires

Lors de la conclusion d'un "accord définitif" avec GE en novembre 2022, EDF indiquait que "cette transaction permettra de maîtriser les technologies et les compétences relatives à l’îlot conventionnel des centrales nucléaires, essentielles pour la pérennité du parc nucléaire existant et les futurs projets".

Gauthier Maurer confirme que la remise en état et l'augmentation des capacités de plusieurs centrales sont d'ores et déjà annoncées, afin de "conforter le parc existant".

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