La communauté de communes Sud Territoire de Belfort a lancé, depuis début février, un avis de recherche des plus originaux afin de recruter de jeunes médecins généralistes, avec une prime de 10 000 euros. Mais derrière la singularité de l'annonce, se cache la désertification médicale.
L'annonce est singulière. A la façon western, une pancarte fait état d'un avis de recherche : la communauté de communes Sud Territoire de Belfort est en quête de nouveaux médecins généralistes. En urgence. Et si possible "forts et vifs" !
Un placement en zone prioritaire et des aides de l'Agence Régionale de Santé (ARS) ne suffissent pas à attirer les blouses blanches. Alors, pour attirer l'attention, la collectivité s'est dite prête à débourser près de 10 000 euros supplémentaires comme prime à l'installation :
Si le joli butin ne suffit pas, le territoire met en avant "un bassin de vie accueillant, accessible et dynamique au cadre de vie préservé".Il y a d'importantes différences selon les zones. Bien sûr il y a plus de médecins en zone urbaine. (...) L'Etat en a pris conscience. Je ne sais pas si ce sera suffisant. En tout cas, nous aussi nous en avons pris conscience et on essaye d'accompagner les aides publiques de l'Etat pour faire venir de jeunes médecins chez nous.
Derrière l'affiche, la désertification médicale
Les médecins déjà en exercice peuvent postuler comme les étudiants peuvent postuler. Pour cause, sur les 12 généralistes présents sur le territoire, 60% ont plus de 65 ans. Et il en manquerait une dizaine à l'appel. A Grandvillars, commune de 3 000 habitants, Etienne Crépin va partir à la retraite après 35 ans d'exercice. Il ne trouve toujours pas de remplaçant : "Ils (les futurs médecins) préfèrent peut-être moins travailler et être en ville", s'attriste celui qui peut parfois travailler jusqu'à 12 heures par jour.Si l'avis de recherche se veut original, il masque une réalité bien sérieuse. Celle de la désertification médicale. Ce n'est pas la première fois que le Territoire de Belfort est en difficulté pour attirer des médecins. En 2017, le département avait fait appel à des talents venus de l'étranger. Trois médecins spécialistes grecs officiaient notamment dans un cabinet d'ophtalmologie.