Depuis ce matin, les représentants du personnel de la clinique des Portes du Jura à Montbéliard empêchent les neuf médecins de la SCI propriétaire des murs de la clinique de venir travailler. Une forme de pression avant l'audience décisive du 20 octobre prochain au tribunal de commerce de Belfort.
Ce jour-là, c'est l'avenir des 104 salariés ( équivalent temps plein) qui est en jeu. Le tribunal de commerce de Belfort doit prononcer la liquidation judiciaire de la clinique des Portes du Jura de Montbéliard sauf si le plan de reprise présenté par le groupe Dracy est accepté. C'est la seule solution de reprise qui a été proposée pour tenter de sauver l'établissement mis en redressement judiciaire depuis avril 2015. Ce plan qui prévoit de reprendre seulement 56 équivalent temps plein, est tout de même soutenu par les salariés de la clinique car il n'y a pas d'autre offre. En cas de liquidation, c'est l'ensemble des salariés qui serait licencié.
Un loyer trop élevé
Le groupe Dracy, basé en Bourgogne, a repris l'année dernière la clinique de la Miotte à Belfort. Son offre de reprise prévoit de verser à la SCI des Portes du Jura un loyer annuel de 250 000 euros, une somme que les membres de la SCI Portes du Jura estiment insuffisante. Et c'est justement le montant de ce loyer à verser aux propriétaires des murs de la clinique qui semble être le problème de fond de ce dossier complexe. La clinique de Montbéliard était déjà en difficulté financière lors de sa reprise en 2008 par le groupe Kapa. Il semblerait que les exigences financières des membres de la SCI Portes du Jura soient à l'origine des problèmes financiers récurrents. D'où l'action entreprise depuis ce matin, par les représentants du personnel : ils empêchent les neuf médecins membres de la SCI Portes du Jura de venir travailler. Une forme de pression pour que ces médecins acceptent les conditions de reprise de la clinique. Les médecins qui n'ont pas de part dans cette SCI ne sont pas empêcher de travailler. Cette SCI est détenue par différentes personnes qui ne font pas toutes partie du corps médical de la clinique des Portes du Jura.L'avenir de l'offre de soins dans l'aire urbaine
A noter la fermeture de la maternité décidée en juillet dernier par l'Agence Régionale de Santé à la suite de dysfonctionnements et du décès d'une patiente. Cette femme qui venait d'accoucher à la clinique est décédée à l'hôpital.A long terme, c'est aussi l'offre globale de soins dans l'aire urbaine qui se joue dans ce dossier. L'Agence Régionale de Santé envisage l'avenir avec une seule offre privée de soins à l'image du regroupement en cours des établissements publics de santé.