En 2024, une école d'ornithologie ouvre dans le Territoire de Belfort. Cette initiative, lancée par la LPO (Ligue de protection des oiseaux) vise à instruire et sensibiliser la population à la préservation de la nature.
Apprendre à reconnaître les oiseaux. C'est désormais possible avec la toute nouvelle école d'ornithologie de Belfort (Territoire de Belfort). Ce projet, lancé par la LPO (Ligue de protection des oiseaux) France, propose d'acquérir des techniques d'observation et d'études des oiseaux en France métropolitaine.
Au début, on va apprendre comment un ornithologue s'y prend pour identifier un oiseau.
Bernard Marconot, délégué général LPO dans le territoire de Belfort
L'ornithologie sensibilise aux enjeux climatiques
Pour Bernard Marconot, délégué général LPO dans le Territoire de Belfort et initiateur de la création de l'école d'ornithologie à Belfort, ce type de formation est d'intérêt public et permet de se sensibiliser aux enjeux climatiques. "C'est extrêmement important. On parle pas mal de changement climatique, d'effondrement de la biodiversité et la formation en ornithologie est une clé d'entrée pour comprendre la nature", développe l'expert. Selon lui, la connaissance des milieux naturels permet de mieux les préserver : "Quand on ne connaît pas, on détruit plus facilement les choses".
Les oiseaux, c'est ce qui attire le plus facilement les gens. C'est une porte d'entrée sur la connaissance de la biodiversité.
Bernard Marconot, délégué général LPO dans le Territoire de Belfort
Le passionné d'ornithologie a lui-même commencé par étudier les oiseaux. Avec le temps, il s'est diversifié. "Je fais de l'enquête de terrain sur les reptiles, les amphibiens, les papillons nocturnes", énumère-t-il. La connaissance en ornithologie sert même à la botanique. La faune est indissociable de la flore. Après s'être formé en ornithologie, il est plus facile de s'initier à la botanique.
Un programme vaste et varié
La LPO du Territoire de Belfort proposait déjà une formation en ornithologie en huit séances depuis 2008. "Sauf que là, on va beaucoup plus approfondir", assure Bernard Marconot. Et d'ajouter : "En huit séances, on n'a pas le temps de développer tout le vocabulaire pour décrire un oiseau, donc on n'est pas assez performant et la méthode de classification par groupe n'a été qu'évoquée en une séance".
La nouvelle école d'ornithologie propose 24 séances, avec 19 séances en salle le mardi soir de 18h30 à 20h30 dans les locaux LPO BFC à Belfort et 5 séances sur le terrain le samedi matin, du 1ᵉʳ octobre au 1ᵉʳ juillet. Les bases seront plus développées pour bien être assimilées et des cours de biologie, d'écologie et sur le comportement des oiseaux seront ajoutés.
Dès que l'on rentre dans un domaine que l'on ne connaît pas, on se rend compte de l'immensité de ce que l'on peut y apprendre.
Bernard Marconot, délégué général LPO dans le territoire de Belfort
La formation peut s'étendre sur trois niveaux. En 2024, les formateurs proposeront seulement la formation au niveau débutant, mais les années suivantes, en 2025 et 2026, ceux qui continuent pourront suivre la formation au niveau amateur puis confirmé.
Identifier les oiseaux et reconnaître leurs chants
Pour identifier les oiseaux, les ornithologues procèdent par élimination. "Il y a deux grandes classifications, les passereaux et les non-passereaux. On va les ranger dans un groupe et on ajoute d'autres critères de plus en plus précis pour identifier les espèces", explique Bernard Marconot. Lors des cours en extérieur, les élèves devront identifier les oiseaux grâce à cette méthode. Ils auront aussi un guide ornithologique en main pour les guider.
Cette identification visuelle s'accompagnera d'une écoute proactive. Les élèves apprendront aussi à reconnaître les oiseaux par leurs sons. "Est-ce que cet oiseau fait deux notes, est-ce que c'est une ritournelle, est-ce que c'est une longue phrase ?", exemplifie l'ornithologue.
15 places dans la formation
La formation, dont les inscriptions sont ouvertes depuis le début du mois de juillet, coûte 300 euros par an en tarif normal et 100 euros pour les étudiants. Quinze places sont proposées et la date limite d'inscription est le 20 septembre. "Peut-être avant s'il y a assez d'inscrits", précise l'ornithologue. L'école est ouverte à tout le monde. La LPO essaye de sélectionner un public assez varié allant des étudiants aux retraités.
Une attestation sera donnée à la fin de la formation. "Au niveau national, il est prévu que la formation ait la certification Qualiopi, une certification officielle. Il est aussi prévu de former des professionnels comme des salariés de l'OFB [Office francais de la biodiversité]", expose Bernard Marconot. Suite à la formation, l'association incite les personnes à s'investir dans les enquêtes de terrain et la vie associative de la LPO.
Cette année, une école d'ornithologie ouvre à Belfort, mais Bernard Marconot espère bien que d'autres écoles verront le jour en Bourgogne-Franche-Comté. "On aimerait s'étendre sur le Doubs et en Saône-et-Loire l'année prochaine", indique-t-il. Mais pour cela, il faudra réunir une équipe de formateur suffisante.