Concept britannique, le principe du woofing séduit partout : une ferme accueille des touristes, en leur offrant les repas et les lits. En échange, les vacanciers participent aux tâches agricoles. En Bourgogne-Franche-Comté, 80 exploitations sont devenues adeptes du woofing.
Découvrir la Franche-Comté en étant logé et nourri ? Voilà une perspective qui fait rêver. C’est possible, contre quelques jours de travail chez un agriculteur.Venu de la Grande-Bretagne, le wwoofing (ou woofing) est la contraction de « World Wide Opportunities on Organics Farms », qui signifie « des opportunités pour travailler dans des fermes biologiques du monde entier ». Le concept, inventé dans les années 1970, conquiert le monde entier, et a de nombreux adeptes. En Bourgogne-Franche-Comté, 80 fermes proposent le gîte et le couvert, tout au long de l’année, en échange d'un coup de main à la ferme, d’après le site de WWOOF France. Sur tout le territoire, 1800 maisons accueillent les vacanciers.
De nombreuses personnes choisissent cette parenthèse pour voyager, découvrir des fermes respectueuses de l’environnement, mais aussi se former auprès d’agriculteurs. C’est le cas de Maxime Falaize, 29 ans. Le jeune homme choisit le woofing pour « apprendre humainement et se mettre au vert ». « On réalise le travail de la terre, on cuisine. On comprend comment vivaient nos anciens, et ça donne du sens. », raconte-t-il. Le jeune homme enchaîne les woofing depuis sept ans, et pas qu'en été – plus qu’un mode de voyage, c’est devenu un mode de vie.
Pour les agriculteurs, c'est aussi une manière de recevoir quelques personnes sur l'exploitation, d'échanger sur son métier et de recevoir un peu d'aide à la ferme. C'est le cas de Patrick Luder, un ingénieur suisse qui s'est reconverti dans le maraîchage. Les pieds dans la paille, en pleine construction de toilettes sèches, il explique ses motivations. Depuis cinq ans, l'agriculteur souhaite transmettre son savoir-faire à ses invités. Les activités sont variées, tantôt purement agricoles, comme s’occuper des ruches, tantôt touchant à la rénovation de la ferme. « Mais il n’y a pas que le travail ! », s’exclame-t-il. Car les vacanciers profitent des lacs, et des forêts. Pour l’agriculteur, le woofing est un moyen d’échanger, de faire des rencontres avec des personnes qui viennent du monde entier. L’hôte rigole : « Si les gens ne parlent pas français, ce n’est pas si facile de s’exprimer et de se faire comprendre ! ».