L'Université de Bourgogne a pris fermement position sur le projet de création d'une PACES à Nevers. C'est NON ! Mais du côté de la Nièvre, le Conseil départemental réclame la création d'une PACES, en accord avec les professions de santé et avec le soutien de l'ARS.
C'est une discorde qui prend de l'ampleur. Dans la Nièvre, le manque de médecins est un problème criant. Dans ce département les jeunes s'en vont et ne reviennent pas. Ils partent travailler ailleurs.
Résultat : La population Nivernaise est de plus en plus vieillissante et se heurte aux difficultés inhérentes à la désertification rurale. Une situation dramatique pour toutes les personnes âgées isolées, qui n'ont plus la capacité de se déplacer pour aller chercher loin ce qu'elles n'ont plus près de chez elles. A fortiori quand il s'agit de prendre soin de leur santé.
Le Conseil départemental de la Nièvre a décidé de réagir :
De nombreux élus souhaitent la création d'une première année de médecine, la Première Année Commune aux Etudes de Santé (PACES) à Nevers. L'ordre des médecins de la Nièvre soutient cette demande, et l'Agence Régionale de Santé y est également favorable.
Du côté de l'Université de Bourgogne, cette demande a fait l'objet d'une délibération du Conseil d'Administration en date du 14 février 2017. Il n'y aura pas de PACES sur le campus universitaire décentralisé de Nevers.
Raison invoquée? : " Une telle ouverture ne serait responsable ni pédagogiquement ni budgétairement"
A Nevers, cette prise de position a provoqué une forte réaction de la part du Président du Conseil départemental, Patrice Joly. Le Président de l'Université de Bourgogne, a reçu un courrier lui annonçant la venue à Dijon d'une délégation d'élus et de professionnels de santé le 27 mars pour le rencontrer.
De plus, le 21 mars, une pétition a été mise en ligne pour demander une première année de médecine dans la Nièvre.
Extrait du texte accompagnant la pétition : "Les habitants de la Nièvre considèrent que l’Université de Bourgogne et la faculté de médecine de Dijon sont les principales responsables de l’état de la démographie médicale, car elles sont à la fois responsables de la formation médicale mais aussi de la juste répartition des médecins sur les territoires. A ce jour, elles n’apportent aucune réponse cohérente à cette situation et semblent s’en désintéresser, opposant un refus à la création de cette PACES, malgré l’engagement de principe et financier de l’Agence régionale de santé, du Conseil régional de Bourgogne Franche Comté, du Conseil départemental de la Nièvre et de Nevers Agglo."
Parallèlement à cette pétition, un communiqué de presse a été publié, annonçant un rassemblement des élus de la Nièvre avec leurs écharpes tricolores, lundi 27 Mars, devant le siège de l'Université de Bourgogne.
Objectif : interpeller l'opinion publique. Les élus espèraient être reçus par le Président de l'Université de Bourgogne et par le Conseil d'administration.
De son côté le Président de l'Université, Alain Bonnin, reste ferme sur sa position. Il a de même publié un communiqué de presse.
Sa réponse : il souhaite la concertation et le dialogue, et reste ouvert à une rencontre avec les élus de la Nièvre. Mais ce ne sera pas le lundi 27 mars, date d'un Conseil d'Administration à l'UB.
Alain Bonnin dénonce une méthode surprenant et malhonnête de la part d'élus de la République." Aucune délégation ne sera reçue le 27 mars, La gouvernance de l'UB refusera de se prêter à cet ultimatum."
La délégation d'élus de la Nièvre a maintenu son intention de rassemblement le 27 mars à l'Université. Elle ira ensuite à l'ARS où elle est attendue, et devrait être ensuite reçue par la Présidente de région, Marie-Guite Dufay.
Reportage : Michel Gillot - Anthony Borlot
Montage : Patrick Jouanin
Intervenants :
- Daniel Rostein, Médecin à la retraite
- Sylvain Comparot, Université de Bourgogne
- Patrice Joly, Président (PS)du Conseil Départemental