Urgences : pourquoi faut-il abandonner les 15, 17 et 18 et garder uniquement le 112 ?

L'abandon des différents numéros d'appel dédiés aux urgences au profit du seul 112 aurait deux avantages : cela permettrait d'améliorer l'efficacité des secours et d'économiser des dizaines de millions d'euros par an.


Combien y a-t-il de numéros d’urgence en France ?

Outre le 15 (SAMU), le 17 (police) et le 18 (pompiers) qui sont les plus connus, il existe plusieurs numéros dédiés aux urgences : le 114 (pour les sourds et malentendants), le 115 (urgences sociales), le 119 (enfants maltraités), le 191 (sauvetage aéronautique) et depuis le début de l’année le 196 (sauvetage maritime).

Actuellement, les pompiers gèrent une centaine de centres de réception du 18 (un par département) auxquels il faut ajouter les quelque 400 centres pilotés par la police, la gendarmerie et le Samu dans toute la France, avec force doublons.

Les pompiers proposent la mise en place d'une dizaine ou d'une vingtaine de grands centres de réception des appels communs, organisés en fonction des bassins de population. Avec un numéro unique : le 112, numéro d'appel d'urgence européen qui se superpose actuellement aux autres numéros d'urgence.



Combien la France économiserait-elle en gardant un numéro unique ?

"C'est une très bonne initiative car la France a du retard. Les technologies existent, ce n'est plus qu'une question d'organisation et de volonté politique", explique Jean de la Richerie, d'Airbus defence et space qui gère 70% des appels passés au 911 aux États-Unis. "Le système actuel induit une véritable gabegie financière", juge-t-il.

La mise en place de ce numéro unique permettrait d'économiser "100 millions d'euros par an en charges de fonctionnement", selon les estimations de la FNSPF (Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France).

Depuis 2011, la Haute-Savoie expérimente une plateforme commune pour les 15, 18, 112 et 115. "Après quatre ans, il apparaît que nous gagnons 30 secondes dans les prises d'appel et cinq minutes dans l'engagement effectif des moyens de secours", indique Jean-Marc Chaboud, directeur des pompiers de Haute-Savoie. "La mutualisation, ça marche, ça fonctionne", dit-il.



A quand la géolocalisation automatique des appels ?

Dès janvier 2016, les pompiers de Paris et la police vont aussi expérimenter une mise en commun de leurs centres de réception. Cette réforme nationale permettrait aussi de construire les bases de données qui permettent d'améliorer la réponse opérationnelle des secours à l'avenir et de mieux partager les informations en cas d'attentat. "Ce sera aussi l'occasion de mettre en place la géolocalisation pour savoir d'où les gens nous appellent", note Éric Faure, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France.
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