Ce lundi 5 septembre, les maires de l'agglomération auxerroise se sont réunis jusque tard dans la soirée pour décider des propositions à faire, face à la grève des éboueurs qui dure depuis deux mois. Nous avons pu consulter le document présenté aux grévistes ce mardi matin.
► MISE À JOUR 16H : Ajout de la réaction des éboueurs grévistes (à lire en fin d'article)
La réunion a duré jusqu'à 23 heures ce lundi soir. Près de cinq heures de discussions pour tenter de mettre fin à une situation au point mort depuis deux mois : la grève des éboueurs de l'agglomération auxerroise, qui réclament une revalorisation de leurs conditions de travail et de leurs salaires. Le maire d'Auxerre et président de la communauté de l'Auxerrois, Crescent Marault, avait refusé toute négociation jusqu'à ce lundi 5 septembre. Ce mardi matin, il vient de faire parvenir aux grévistes un document présentant la synthèse des débats de la veille.
22 des 28 maires ont rejeté les revendications des grévistes
"Le conseil des maires de la communauté de l'Auxerrois a échangé pendant plus de quatre heures", indique le courrier que France 3 a pu consulter.
"À l'issue des débats et une analyse approfondie du fonctionnement du service, 22 maires ont décidé de ne pas accepter les revendications des grévistes (2 se sont abstenus, 1 a été favorable, 3 n'ont pas souhaité participer au vote)."
Communauté de l'Auxerrois
"Cette position commune concerne également une réorganisation de la collecte de la Communauté de l'Auxerrois avec un passage de 11 à 9 tournées quotidiennes, afin d'améliorer les conditions d'exercice du service." Depuis quelques jours en effet, une entreprise privée est mandatée pour assurer la collecte à la place des agents municipaux.
Les éboueurs priés de reprendre le travail sous 48 heures
Par ailleurs, concernant le versement des salaires des grévistes, 19 maires se sont mis d'accord pour proposer ces mesures : le paiement de 60% des jours de grève et l'étalement des retenues des 40% restants sur plusieurs mois... à condition que les agents grévistes acceptent de reprendre normalement le travail sous 48 heures. 4 maires ont voté contre cette résolution, 2 se sont abstenus, 3 n'ont pas voté.
Autre décision : la titularisation de quatre agents en CDD, qui passeront au statut de permanent, ce qui "leur ouvre droit au même régime indemnitaire que les fonctionnaires", indique le courrier. Le conseil communautaire s'engage aussi à "étudier la titularisation des agents en CDD, en fonction de la réorganisation à venir et de la pyramide des âges".
Ces annonces doivent être entérinées le jeudi 29 septembre, à l'occasion du prochain conseil communautaire.
Qu'en pensent les grévistes ?
Sur le piquet de grève ce mardi, les éboueurs sont loin d'être satisfaits de ce communiqué. "Il y a peut-être quelque chose qui ne va pas, on a peut-être été trop gentils", s'interroge Pascal. "Il n'y a jamais eu de négociation, jamais. On ne s'est jamais mis autour d'une table avec Crescent Marault", regrette cet agent.
Aucune négociation en amont : c'est aussi ce que regrette Mickaël, un autre gréviste. "On le prend comme une menace. On a 48 heures pour réfléchir, mais ça fait un moment déjà qu'on est dos au mur. C'est un beau gâchis. On a simplement eu un compte-rendu de Crescent Marault le 12 juillet et derrière on ne l'a jamais revu, à part une fois en vitesse pour nous dire que ça se réglerait le 5 septembre et pas avant."
Selon Mickaël, le maire et président de la communauté d'agglomération n'a pas tenu parole. "Il avait pris des "engagements" entre guillemets sur certaines choses, aujourd'hui il revient sur tout." L'agent s'inquiète notamment du passage de 11 à 9 tournées quotidiennes : "Deux tournées en moins, ça fait six gars en moins. Donc davantage de boulot pour les autres : les tournées seront forcément plus longues."