Yonne : des éleveurs militent pour soigner leurs bêtes avec des huiles essentielles

De plus en plus d'éleveurs se tournent vers les médecines alternatives, comme les huiles essentielles pour soigner leurs bêtes. Pourtant, la réglementation leur interdit de recourir à cette forme de médecine "douce". Exemple dans l'Yonne.

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Mirko, gravement malade depuis quelques semaines, a repris du poil de la bête. Sonia Lemaire, son éleveuse, a décidé de le soigner à l'aide d'huiles essentielles, en complément des antibiotiques prescrits par le vétérinaires.
 
"Au final Mirko va très bien et je suis persuadé que les huiles essentielles l'ont aidé à passe ce cap difficile", raconte Sonia Lemaire. "De toute façon, c'est devenu un complément indispensable aux traitements classiques qui ont été utilisés jusque-là."

 "Une aberration"

L'éleveuse de chèvres de Villeneuve-les-Genêts (Yonne) est convaincue de l'efficacité des huiles essentielles, qu'elle utilise régulièrement pour soigner son troupeau. Mais en faisant cela, elle est aujourd'hui hors-la-loi.

"C'est une aberration, on nous interdit quelque chose de 100% naturel, estime Sonia Lemaire. On marche sur la tête !"

Car pour être légal, tout traitement utilisé par les éleveurs doit être prescrit par un vétérinaire et, de surcroît, être homologué. Mais s'agissant des huiles essentielles, on ne bénéficie pas de données scientifiques suffisantes pour prouver l'absence de risque sanitaire. En conséquence, aucune autorisation de mise sur le marché ne peut être délivrée.
Pourtant, certains produits vendus chez les vétérinaires arrivent à contourner la réglementation : "Aujourd'hui, en tant que vétérinaire, on peut prescrire des huiles essentielles à nos éleveurs, mais comme complément alimentaire, pas comme traitement, admet Eric Barassin, vétérinaire à Toucy. Donc on joue sur les mots"

Un manifeste signé par un millier d'agriculteurs

Pour mettre un terme à cette situation, que beaucoup qualifient d'hypocrite, un millier d'éleveurs ont signé un manifeste pour réclamer à l'Etat un cadre réglementaire spécifique. Une démarche soutenue par Benoît Mouffron, éleveur laitier biologique à Lain, qui utilise lui aussi les plantes pour soigner ses bêtes.
 
"J'ai l'impression qu'on va dans le bon sens avec mes collègues éleveurs bio, mais le légilateur a un temps de retard, affirme-t-il. Alors faudrait que ça change, qu'on retrouve une cohérence dans la réglementation."
 
Alors que le gouvernement souhaite réduire l'utilisation des antibiotiques, les défenseurs des huiles essentielles estiment qu'une nouvelle réglementation sur les traitements à base de plante permettrait d'accélérer cette transition. En l'espace de 5 ans, l'exposition des animaux aux antibiotiques a déjà chuté de 37%.
 
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