Si on ne fait rien, les vignes peuvent être ravagées par des chenilles et des papillons. Face à cette contrainte, nombreux sont les agriculteurs qui décident d'utiliser des pesticides. Dans l'Yonne, certains ont pourtant décidé d'utiliser une méthode biologique : la confusion sexuelle.
Une simple capsule orange devient rapidement un cauchemar pour les papillons. A l'intérieur, quelques millilitres de liquide (du phéromone de synthèse) perturbent l'activité sexuelle des insectes. Le produit se diffusera lentement dans l'air jusqu'aux vendanges. L'objectif est de réduire le nombre d'oeufs et de chenilles, des prédateurs qui font énormément de dégâts sur les vignes.
"Cette méthode permet de lutter contre les tordeuses de la grappe insecte, qui va pondre sur les futurs raisins qui se trouvent encore au stade "très petit" à l'heure actuelle. L'idée c'est de diffuser des hormones femelles, qui vont vraiment perturber l'accouplement dans les prochaines semaines" explique Olivier Delaître, employé du groupe agroalimentaire Soufflet Vigne, qui accompagne la filière viti-vinicole.
Un combat quotidien face aux prédateurs
Deux insectes sont particulièrement ravageurs pour la grappe de raisins : l'eudémis et la cochylis. La méthode de confusion sexuelle est plus coûteuse pour les vignerons contrairement aux pesticides. En revanche, la technique est plus respectueuse de l'environnement et plus bénéfique en terme de rendement." [...] Qui dit perforation dit des baies touchées par la pourriture grise et un impact sur la qualité du vin au final. Le but de la confusion, c'est de gagner en qualité de produit et d'avoir des vins avec une plus belle fraîcheur et une plus belle typicité", selon Didier Pommier, viticulteur à Poinchy.
Néanmoins, pour que l'opération soit un succès, il est nécessaire que les surfaces traitées soient importantes. Dès cette année, près de 120 hectares du vignoble chablisien devraient être protégés par cette méthode.
Le reportage de Yoann Etienne, Claude Heudes et Pascal Rondi :
Intervenants :
- Olivier Delaïtre, technicien Soufflet Vigne
- Didier Pommier, viticulteur à Poinchy
- Jean-Marie Noël, responsable marketing chez BASF