Législatives 2022. "C'est compliqué de survivre avec ça" : à Joigny et Sens, le pouvoir d'achat au coeur des préoccupations

Avant d'élire vos députés, France 3 fait le tour des circonscriptions de la Bourgogne. Gros plan aujourd'hui sur la 3e circonscription de l'Yonne, celle de Joigny et de Sens, où les électeurs placent le pouvoir d'achat comme priorité.

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La 3e circonscription de l'Yonne couvre le Sénonais, le Gâtinais et une large partie du Jovinien. Sens, Joigny, Villeneuve-sur-Yonne et Pont-sur-Yonne en sont les villes principales.

Rue de la République à Sens : l'une des artères principales et commerçantes de la deuxième ville de l'Yonne. Lunettes de soleil sur la tête, en t-shirt, bermuda et sandales, Thierry a tout du look du parfait touriste. Ce Sénonais est en fait un retraité qui se promène dans sa ville. Croisé au pied de la cathédrale, il ne cache pas son inquiétude et ce qui l'empêche de profiter pleinement de sa retraite. " Il faudrait revoir le système des mutuelles. Plus vous vieillissez et plus vous payez cher".

Notre pouvoir d'achat est limité et ne progresse plus. Vous êtes pris de plus en plus à la gorge

Thierry, retraité, Sénonais

La vie chère, le pouvoir d'achat... des préoccupations majeures qui touchent toutes les catégories d'âge. Sac à dos sur les épaules, sweat à capuche rouge sur le dos, Jessy s'apprête à remonter sur sa moto garée à quelques encablures du parvis de la cathédrale. Mécanicien de course sur les rallyes, ce jeune Sénonais parcourt le monde. Un métier-passion qu'il n'a malheureusement pas trouvé dans la région. Le prix actuel de l'essence est pour lui un véritable cauchemar. "Je travaille à 120 kilomètres de chez moi et fais l'aller-retour matin et soir. Ca me coûte à la semaine entre 300 et 350 euros. Pour moi, c'est juste impossible. C'est compliqué de survivre avec ça".

Les solutions ? Déjà faire travailler la France !

Sébastien, 35 ans, Sénonais

Des solutions, Sébastien, 35 ans, qui sort de La Poste avec son amie, en avance quelques-unes : "Déjà, faire travailler la France. A la base, on est un pays agricole. C'est dommage d'être obligés d'importer des denrées d'autres pays pour nourrir le peuple français".

Dans cette 3ème circonscription de l'Yonne, Marine Le Pen était arrivée en tête au second tour, devant Emmanuel Macron, avec plus de 55% des voix.

Voter ou ne pas voter ? Mais voter pour qui ? Telles sont les questions 

Une quarantaine de kilomètre plus au sud, Joigny, l'autre ville phare de la circonscription. C'est ici qu'habite Miloud, 29 ans. Accoudé au comptoir, il vient chaque matin à la Brasserie des Voyageurs. Entre deux services, il y prend son petit-déjeuner. Le jeune homme est ambulancier et travaille à Sens : "Faire le plein à la pompe me coûte à chaque fois 110 à 120 euros."

Dans l'Yonne, on prend tout le temps la voiture ! Il n'y a pas de bus, de transport en commun

Miloud, 29 ans, habitant de Joigny et ambulancier à Sens

Ce bar-restaurant, c'est un peu le fief de Miloud et ses amis. Entre deux tartines avalées, il tient à présenter Marion. La jeune trentenaire est attablée en terrasse avec deux autres collègues. Cette jeune maman d'un petit garçon habite elle aussi Joigny et est infirmière libérale : " Moi, ce que j'aimerais, c'est payer moins d'impôts. Les charges sont trop lourdes". Et de rajouter " Quant à l'essence, un plein me fait à peine deux jours. Le prix du gasoil ne cesse d'augmenter mais les remboursements des frais kilométriques, eux, n'augmentent pas !"

Notre génération n'est pas vraiment intéressée par la politique

Marion, 30 ans, infirmière libérale à Joigny

Si Marion comme Miloud assurent qu'ils iront voter, l'un comme l'autre ignorent encore pour qui. Et la jeune infirmière d'expliquer : "notre génération n'est pas vraiment intéressée par la politique".

David Le Corre, lui, a 50 ans. Bien connu des Joviniens, l'hôtelier-restaurateur est à la tête d'une institution locale, le Paris-Nice.

Il faudrait que les politiques soient plus proches de nous. Là, ils sont intouchables. Un fossé s'est creusé...

David Le Corre, restaurateur à Joigny

Avec Claire son épouse, ils emploient une quinzaine de salariés. Très impliqué dans la vie de sa commune, président du club de tennis local, le cuisinier ne sait toujours pas s'il ira voter et s'en explique : "Déjà, les politiques, je ne les vois pas. Moi, personne n'est venu me rencontrer. Je me trouve loin des candidats. Il faudrait qu'ils soient plus proches de nous. Là, ils sont intouchables. Il y a un fossé qui s'est creusé..."

Le chef d'entreprise ajoute que de toute façon, il ne sait pas qui sont les candidats dans sa circonscription.

Combien seront-ils à se déplacer au premier tour des élections, le 12 juin prochain ?

     

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