L'ancien sénateur UMP de l'Yonne, Pierre Bordier, a été mis en examen le 28 mars 2017 sur des soupçons de détournements de fonds publics au profit de plusieurs élus de l'ex-UMP au Sénat, a-t-on appris lundi de sources concordantes.
Elu au Sénat de 2004 à 2014, l'ancien maire de Saint-Fargeau Pierre Bordier, 71 ans, a été mis en examen le 28 mars pour "recel de détournement de fonds publics", a précisé une source judiciaire. L'enquête, instruite au pôle financier de Paris, s'est accélérée fin 2016 avec notamment la mise en examen des sénateurs Les Républicains (ex-UMP) Jean-Claude Carle, ex-trésorier du groupe UMP sénatorial, Henri de Raincourt, ex-président du groupe, et de l'ancien sénateur UMP André Dulait. Au total, sept personnes sont mises en examen dans ce dossier. D'autres auditions d'élus sont prévues.Le parquet de Paris avait ouvert une enquête en 2012 après un signalement de la cellule antiblanchiment de Bercy, Tracfin, avant d'ouvrir une information judiciaire. Les juges s'intéressent à des sommes importantes remises à des sénateurs, en plus de leurs indemnités légales, depuis deux comptes du groupe de l'ex-UMP, et par le biais de deux associations, le Cercle de réflexion et d'études sur les problèmes internationaux (Crespi) et l'Union républicaine du Sénat (URS). Toutes deux ont été alimentées par des fonds du groupe sénatorial (notamment pour l'URS, à hauteur de 400.000 euros entre 2009 et 2012) mais leur réelle utilité interroge les enquêteurs.
"Les enquêteurs se demandent si Pierre Bordier a pu profiter d'une partie des fonds présumés détournés", a relevé une source proche du dossier, sans plus de précisions sur les sommes qui pourraient le concerner. Au Sénat, les élus perçoivent 7.100 euros d'indemnités mensuelles (5.300 euros nets), quelque 6.000 euros par mois pour les frais de mandat (IRFM) et une autre indemnité pour rémunérer leurs collaborateurs.