La Côte-d'Or et l'Yonne font partie des 19 collectivités désignées par le gouvernement pour tester la nouvelle formule de RSA. Cette dernière prévoit le versement de l'allocation à condition de réaliser 15 à 20 heures de travail par semaine.
C’est une future réforme du gouvernement. Le 1er mars prochain, les bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA) devront travailler entre 15 et 20 heures par semaine, sur une période de 12 mois, s’ils veulent recevoir l’allocation. Le dispositif est déjà testé dans une métropole et 18 départements, dont la Côte-d’Or et l’Yonne.
Le secteur d’Avallon-Tonnerre est notamment pilote pour cette nouvelle formule qui se veut plus incitative. Elle était une promesse du candidat Emmanuel Macron lors de la Présidentielle. "C’est un territoire qui est extrêmement intéressant puisqu’on est sur du rural et qui connait plusieurs possibilités d’emploi, notamment par le biais du tourisme, de l’industrie et des services. On a un panel assez large", décrit Sonia Patouret, vice-présidente à l’insertion au conseil départemental de l’Yonne
Ces départements pilotes ont pour objectif de mieux accompagner les bénéficiaires du RSA pour qu’ils ne décrochent pas du marché de l’emploi
Ministère du Travail
Le bassin d’Avallon-Tonnerre atteint les 6 % de taux de chômage. On y compte près de 2 000 bénéficiaires du RSA, sur les 7 831 dénombrés sur l’ensemble du département de l’Yonne. Avec ce nouveau dispositif, le gouvernement entend favoriser l’accès au marché de l’emploi avec un accompagnement sur mesure piloté par Pôle Emploi.
"Avec cette expérimentation, le Département de l’Yonne, engagé depuis de nombreuses années dans une politique très active en faveur de la solidarité et de l’insertion, veut encore accentuer le retour à l’emploi des bénéficiaires du RSA", affirme de son côté le conseil départemental dans un communiqué.
Les heures de travail comprennent stages, formations et ateliers
"C’est une expérimentation qui va nous permettre de toucher l’ensemble des bénéficiaires du RSA. D’abord en leur proposant un entretien avec un conseiller Pôle Emploi. Puis en bâtissant un parcours de travail et de remobilisation vers l’emploi qui peut passer par des formations, des périodes d’immersion en entreprise et des ateliers", détaille Yves Hutin, directeur territorial de Pôle Emploi dans l’Yonne.
En France, plus de 3,9 millions de personnes bénéficient du RSA. Le dispositif assure à ses bénéficiaires un niveau minimum de revenus de 598,54 euros. En moyenne, 42 % des allocataires sont au chômage, sept ans après avoir reçu leur premier versement.
Pour rappel, ce sont les départements qui ont la charge de verser le RSA. 20 millions d’euros sont consacrés à l’expérimentation de sa nouvelle formule. Cette dernière suscite certaines critiques, venant notamment de la gauche, de syndicats comme la CGT mais aussi d'associations de lutte contre la pauvreté.
Les opposants au dispositif ne souhaitent pas que le versement de l'allocation soit conditionné et craignent une stigmatisation des allocataires. "L'idée avancée par certains responsables politiques que le plein-emploi ne dépendrait que de la motivation des personnes privées d'emploi ne tient pas [...] nous croyons profondément à l’accompagnement, quand il est fondé sur la confiance, la reconnaissance des talents et des ressources des personnes, et non pas sur la contrainte et la peur", dénonce ATD Quart Monde dans un communiqué.