Aussi rares dans ses productions que sur les scènes françaises, Portishead cultive son mystère et revendique de faire.... juste ce qu'il lui plaît !
Portishead est aux Vieilles Charrues !Après plusieurs années d'absence, Beth Gibbons et son groupe se produisent à Carhaix pour l'une de leurs seules dates françaises. Ajoutez à cela seulement trois albums en 20 ans, et on est prêt à parier un apéro sur le comptoir que la rareté, c'est sûrement un argument marketing pour le groupe pour se faire désirer ! D'ailleurs, on vous le confirme, la chanteuse ne s'est pas présentée en conférence de presse.
"Un mystère, la chanteuse qui ne fait pas d'interview ? C'est juste qu'on fait comme au début, juste ce qu'on a envie, répliquent Adrian Utley et Geoff Barrow. Pourquoi sommes nous si rares après 20 ans de carrière ? Parce que écrire de la bonne musique, ça prend du temps ! Et faire ce qu'on a envie, c'est presque devenu une doctrine pour Portishead..."
Tee shirts décontractés et verre de vin à la main, les deux guitaristes se braquent un peu quand on leur rappelle qu'ils sont les papes du trip hop et qu'on aimerait les voir plus souvent. "Les papes de la trip hop ? Une expression horrible inventée par un journaliste londonien il y a une dizaine d'années. On préférerait franchement qu'on nous dise qu'on fait du heavy metal !"
Bon d'accord, ils sont sympas, cools, mais on aurait aimé qu'ils se lâchent un peu... Un peu plus esprit Vieilles Charrues... Carhaisien... Vous voyez le truc ? A la place, on a même droit à une envolée lyrique d'Adrian Utley sur les différents projets que mènent les membres du groupe en parallèle : "avoir d'autres projets, c'est comme un peintre qui se livre à différentes esquisses. Portishead nourrit nos autres projets et nos autres projets nourrissent Portishead."
Bon, c'est comme ça, c'est une conf de presse... Et c'est vrai qu'avant un concert, les super héros de Bristol ont peut être un peu le trac de découvrir Kerampuilh et sa horde de Bretons déchaînés ! Donc, on les pardonne !
Et on les pardonne encore plus quand ils nous expliquent pourquoi ils ont un verre de vin à la main : "nous n'aimons pas seulement le vin français.. La France est le premier pays à nous avoir aimés et adoptés : c'est un lien très particulier qui nous unit à la France.."
Mystérieux, peut-être ? Au final, le chroniqueur web a préféré ce qu'a dit Ekoué Labitey, le rappeur de La Rumeur, lors de la conf de presse suivante : "en Bretagne, il suffit de deux "boum, boum" pour que le public soit debout... Surtout aux Vieilles Charrues !"