Vous les avez peut-être entendus un jour sur la scène des Vieilles Charrues ou encore du Festival Interceltique de Lorient, mais connaissez-vous l’histoire du Celtic Social Club ? La création de ce groupe est le fruit d’un rêve qui n’a jamais été réalisé. Et pourtant au réveil, une envie nouvelle est née. Le projet initial était de monter un concert unique, un one shot, pour l’édition 2014 avec quelques stars au micro. Au final, pas de star mais un projet qui dure.
Tout a été fait à l’envers dans cette histoire
Manu Masko,batteur - The Celtic Social Club
Les mots sont ceux du batteur Manu Masko, celui qui un jour de février 2013 sort de sa tête le nom « The Celtic Social Club ».
Un nom et puis c’est tout. Ensuite seulement viennent le recrutement des musiciens et enfin la création du répertoire, des chansons en anglais sur des rythmes celtiques revisités pour un groupe de rock.
Le but, c'est de monter sur la scène des Vieilles Charrues avec un « all star band » pour un concert événement. Des musiciens régionaux, dont une bonne partie du groupe breton Red Cardell, concocte une bande-son capable de convaincre des Bono, Van Morrison ou encore Sinead O’Connor de venir enflammer 40 000 personnes à Carhaix.
Jean-Jacques Toux dit « oui » immédiatement. "J’ai reçu un SMS de Manu Masko, se souvient le programmateur et cofondateur du festival, on ne se connaissait pas personnellement mais je me suis dit, 'merde, il a eu l’idée avant moi' ".
Finalement, la rencontre avec Didier Varrod va réorienter le projet. À l’écoute des premières maquettes, le monsieur « musique » de Radio France entend un projet avec une réelle identité et qui mériterait de durer. Avec des stars, rarement disponibles par essence, la pérennité ne serait pas possible.
Le concert prévu en juillet 2014 a bien lieu mais c’est alors Jimme O’Neill (du groupe Silencers) qui s’empare du micro. Pas de regret, le concert est un succès. Dès la dernière note, tout le monde sait que ce ne sera pas sans lendemains.
"On joue devant 40 000, raconte Manu Masko, et à la fin tout le monde fait « ouah ! », tu ne peux pas arrêter ça."
Le groupe se recentre alors sur des artistes qui ont fait leurs preuves en Bretagne et ailleurs. Une formule qui fête ses 10 ans en 2024.
Adapter le répertoire traditionnel, tout en respect
Les violons, très présents, emportent sur scène leurs thèmes traditionnels…
Pierre Stéphan et Céline Rivaud tiennent les archets. Spécialistes des répertoires trads, ils sont les garants du respect des standards qui inspirent les morceaux.
Une polka irlandaise se marie alors naturellement aux guitares électriques dans une messe rock’n’roll…
C’est ça, la marque Celtic Social Club…
"On peut prendre une gavotte ancestrale et la mélanger avec un groove hip-hop, affirme Manu Masko, rythmiquement, c’est la même chose". "Y’a eu des précédents avec des instruments électriques, batterie mais ça peut devenir quelque chose de très lourd, nous, on a trouvé la ligne qui fait qu’on reste dans une finesse », complète Céline Rivaud.
À la conquête de l'Angleterre
Quatre albums ont confirmé que The Celtic Social Club a su imprimer son style et depuis quelque temps, le groupe lorgne de l’autre côté de la Manche.
The Celtic Social Club chante en anglais dans le texte depuis toujours et ça facilite l’osmose avec le public anglais. Quelques festivals inscrits dans la tournée des 10 ans l’ont confirmé cet été.
Quelques professionnels ne s’y trompent pas, à l’exemple de Matt Levick, tourneur. Il a découvert le groupe récemment. « On a tout de suite monté une tournée de Southampton jusqu’en Écosse, c’est comme aller de Marseille, jusqu’à Calais », s'enthousiasme Matt.
Bref, des concerts en perspective pour le printemps prochain. Le groupe jouera aussi à Dublin en février 2025. Peut-être la première page d’un nouveau chapitre pour The Celtic Social Club.