Les salariés des deux sites quimperois du groupe ont débrayé ce lundi. Le tribunal de commerce examinera en fin de semaine les offres de reprise du groupe.
Ils sont 288 salariés en tout, en CDD et CDI, sur les deux sites. Depuis 6h ce matin, ils étaient en grève devant l'usine Père Dodu de Quimper. Ils ont débrayé à tour de rôle en fonction de leur prise de service; Ils savent que cette semaine sera en en effet cruciale pour le groupe volailler.
Leur but: faire savoir aux différents repreneurs du groupe Doux qu'il faudra compter sur eux et sur leurs usines. Mais quelque soit les offres de reprise, près d'un emplois sur deux est menacé à l'intérieur du groupe et de nombreux sous-traitants sont en danger. Des salariés d'autres sites finistériens et morbihannais sont venus aussi manifester à leur côté.
Demain, Charles Doux doit présenter son plan de continuation qui permettrait aux éleveurs d'entrer au capital. Les repreneurs ont jusqu'à mardi minuit pour améliorer leur offre. Vendredi, l'audience aura lieu au tribunal de Quimper. Les juges décideront alors de prolonger la période d'observation, de choisir une offre globale ou bien plusieurs offres.
Les salariés préféreraient tourner la page Charles Doux sauf évidemment s’il se disait prêt à conserver les 3400 emplois du groupe.
Verbatim : Jean-Luc Guillart - Délégué CFDT Père Dodu à Quimper
Avez-vous confiance dans le plan que Charles Doux va présenter demain ?
C’est très difficile de se projeter. Nous n’avons aucun document. On ne sait pas ce qu’il va proposer. Si Charles Doux pérennise les emplois et donne du social dans l’entreprise pourquoi pas. Nous voulons préserver les emplois de tous les salariés du groupe. On veut aussi du dialogue social. Il a été déplorable depuis des années.
Les salariés sont très inquiets ?
Bien sûr, depuis plus de 6 semaines, on entend que le groupe va s’écrouler, que des sites vont fermer, que Père Dodu va fermer, que Kergonan va fermer. Vous avez 288 salariés qui ne savent pas si leurs emplois vont être supprimés à la fin de la semaine. Les salariés sont très inquiets.
Selon vous, Charles Doux a-t-il commis des erreurs de gestion ?
Depuis des années, on a vu le groupe Doux s’effondrer, on a vu des dettes s’accumuler, on a vu des plans de licenciement et des fermetures de site. Je pense que la direction et Charles Doux doivent y être pour quelque chose. Il était le patron de l’entreprise.
L’offre du consortium Sofiprotéol est-elle selon vous une vente à la découpe déguisée ?
Bien sûr, on l’a toujours dit. C’est un depeçage du groupe Doux. L’offre du consortium a rayé de la carte des offres individuelles. A Quimper, on n’est pas repris parce que le consortium a choisi certains sites et d'en laissent tomber d'autres. On a quand même un peu d’espoir. Lors du dernier CCE, Tilly-Sabco s’est engagé verbalement à reprendre le site de Père Dodu, à reprendre le site de Kergonan mais seulement avec 50% des salariés. Pour nous, il faut que tous les salariés soient repris.