Doux: Charles Doux prêt à mettre son groupe dans les mains de la banque Barclays

Pour garder son groupe, Charles Doux préfère devenir minoritaire au sein de son groupe. Ce plan doit être présenté aujourd'hui en comité central d'entreprise. L'audience au tribunal de commerce de Quimper aura lieu demain. 

Le plan de Charles Doux

Dans le cadre du plan de continuation proposé par le PDG, la banque Barclays prendrait le contrôle du volailler Doux. "La banque Barclays est prête à convertir sa créance (140 millions d'euros) en capital. Elle prendrait ainsi le contrôle du groupe Doux", a déclaré Michel Léonard, le directeur général de l'entreprise,  dans un entretien à nos confrères du journal Ouest-France. "La famille Doux resterait actionnaire minoritaire", a-t-il ajouté, sans préciser l'ampleur de la prise de contrôle.
"La Barclays détiendrait 80% des parts et Doux 20%", avait déclaré hier le délégué central syndical CGT Raymond Gouiffès.
La famille Doux détient actuellement 80% du groupe et la BNP 20%. Charles Doux avait ces dernières semaines refusé de devenir minoritaire, rejetant jusqu'à présent une prise de contrôle de la Britannique Barclays qui cherche par ce biais à récupérer sa créance de 140 millions d'euros. 
Le directeur général du groupe a détaillé le plan monté par les dirigeants : "Nous avons réuni 25 millions d'euros. La banque Barclays apportera 10 millions d'euros, Al Munajem, un client saoudien, 12 millions d'euros et (la société d'affacturage) Factor 3 millions d'euros."
Le tribunal de commerce de Quimper examinera vendredi 14 offres de reprise, dont celle du consortium placé sous l'égide de Sofiprotéol, l'établissement financier de la filière huiles et protéines végétales.
"Dans l'offre présentée par le consortium conduit par Sofiprotéol, ces deux marques (Doux et Père Dodu) sont bradées", a estimé Michel Léonard, qui assure que le plan
de Charles Doux "est plus solide" et permet de préserver davantage d'emplois : "3.185 contre 3.078 pour l'offre du consortium". Le groupe conserverait par ailleurs les divisions grand export et produits transformés, mais cèderait les activités des produits frais. 
 

Sofiprotéol: une offre de reprise globale
Parmi les 14 offres de reprise déposées, il y en a une qui propose une reprise globale du groupe mais pas sans casse cependant. C'est celle de Sofiprotéol associé à d'autres entreprises du secteur volailler. Parmi les entreprises du consortium, Tilly-Sabco, une entreprise basée à Guerlesquin. Pour son PDG, Daniel Sauvaget, c'est la meilleure offre: "Le principal argument, c'est la volonté de maintenir les pouvoirs de décision de l'entreprise et de la filière export française en Bretagne et dans le Finistère. J'ai réussi à agglomérer autour de moi des gens qui investissent de l'argent pour consolider les fonds propres pour permettre de bâtir une structure financière solide capable d'affronter nos concurrents brésiliens qui se sont eux-mêmes restructurés récemment". Le plan de Charles Doux est soutenu par les responsables de la Chambre d'agriculture de Bretagne dont Didier Goubil dupôle avicole: "L'offre de Charles Doux présente l'avantage d'une continuation. Il refinance son entreprise et l'activité repart. Je n'ai pas détail concernant le social, les éleveurs et les salariés, mais je pense que la pérennité de la production continuerait avec Charles Doux. Cela me satisferait ainsi que la Chambre d'agriculture". 

Les transporteurs ont cessé mercredi soir leurs activités pour le groupe
De son côté, la Fédération Nationale des Transporteurs Routiers (FNTR) a annoncé ce mercredi soir que les transporteurs de la filière cessait leurs activités pour le groupe Doux car ils ont le sentiment de "passer à la trappe": "Alors que 14 offres de reprises pour le Groupe Doux ont été déposées lundi à Quimper, les sociétés de transport spécialisées dans le transport de vifs, d’aliments pour la nutrition animale, inter-sites, et approvisionnements des matières premières semblent avoir été les grandes oubliées", indique le communiqué. Il poursuit :"Des assurances avaient pourtant été apportées par les autorités pour, d’une part, considérer le transport comme stratégique pour l’avenir de la société, et réserver le même traitement qu’aux éleveurs pour les créances antérieures, d’autre part. Si ces propositions se confirmaient, les entrepreneurs de transport se retrouveraient à leur tour, en situation de cessation de paiement, dès le rétablissement des délais de paiements contractuels au moment de la reprise. Les sociétés de transports, représentant plus de 2000 emplois, ont, depuis de longs mois, démontré leur volonté de soutenir la filière et le Groupe Doux, en subissant un fonctionnement en mode dégradé."
Le montant des impayés en ce qui concerne les transporteurs s'élève à plus de 8 millions d'euros.  

Vendredi, l'audience doit se dérouler au tribunal de commerce de Quimper qui mettra vraisemblablement sa décision en délibéré.  


Guillaume Garot, le Ministre délégué à l'agroalimentaire sera l'invité jeudi midi du 12/13 Bretagne. 

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