Doux: un comité central d'entreprise sous tension

Les syndicats penchent plutôt en faveur de l'offre de Sofiprotéol pour reprendre le groupe. Ils veulent tourner la page Charles Doux. 

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Les syndicats veulent tourner la page
Les syndicats réunis en comité central d'entreprise ont étudié les offres de reprise du groupe et le plan de continuation de Charles Doux ce jeudi. L'ambiance était plutôt tendue. Les élus du CCE n'ont reçu le plan de continuation du PDG que vers 4h du matin
A l'issue jeudi du comité, les syndicats semblaient pencher en faveur du consortium Sofiprotéol pour reprendre le groupe. "Au niveau de la délégation FO, nous avons déjà pris une position en faveur du consortium. Il y a trop d'inconnues au niveau (du plan de continuité) du groupe Doux", a estimé la déléguée centrale, Nadine Hourmant, au sortir de la réunion.
"Notre position va être difficile à donner sans écrits" de Doux sur son plan de continuation, a critiqué le délégué syndical central adjoint CFDT, Jean-Luc Guillart, en soulignant le manque de "transparence" du groupe sur son projet. Dans les deux cas, la "casse au niveau des emplois" est identique, a-t-il relevé. Ils estiment le nombre d'emplois perdus à 1500 dans le cadre du plan de continuation, à 1300 avec l'offre de Sofiprotéol. 
Mais le rejet de l'actuelle direction exprimé par l'ensemble des organisations syndicales, responsable aux yeux de la CFDT de la situation catastrophique du groupe, favorise le choix de Sofiprotéol, a laissé entendre M. Guillart.

Le plan de Charles Doux révélé
Le directeur général de Doux, Michel Léonard, un spécialiste de l'agroalimentaire arrivé il y a un mois, a fermement soutenu le plan de continuation de l'activité, jugeant cette option favorable aux emplois et "sans risque". "Quel est le risque de nous donner la possibilité de poursuivre l'activité avec une équipe partiellement nouvelle, sachant que, de toute façon, les repreneurs d'aujourd'hui seront toujours là dans quatre mois?" a demandé à la presse M. Léonard.
Dans le cadre de ce plan, la banque Barclays est prête à convertir sa créance (140 millions d'euros) en capital. Elle prendrait ainsi le contrôle de Doux, où la famille fondatrice, actuellement majoritaire à hauteur de 80%, deviendrait actionnaire minoritaire. "Nous avons réuni 25 millions d'euros. La banque Barclays apportera 10 millions d'euros, Al Munajem, un client saoudien, 12 millions d'euros et (la société d'affacturage) Factor 3 millions d'euros", a détaillé M. Léonard dans un entretien à nos confrères de Ouest France.

De leur côté, les éleveurs penchent aussi pour le plan de continuation, le moyen le plus sûr, pour nombre d'entre eux, de récupérer leurs créances (14 millions d'euros).
Quant aux transporteurs (plus de 2.000 emplois) travaillant pour le groupe et qui ont "près de 8 millions (d'euros) de factures impayées", ils ont annoncé jeudi soir leur soutien au plan de continuation du PDG, Charles Doux, après une rencontre jeudi matin avec l'administrateur judiciaire.
 
Demain, l'audience du tribunal de commerce de Quimper permettra peut-être d'y voir plus clair car c'est une course contre la montre qui est en marche pour sauver le groupe qui s'enfonce d'heure en heure. L'abattoir de Chateaulin était fermé aujourd'hui faute d'approvisionnement. "On a eu des journées non complètes mais c'est la première qu'un site est fermé pendant toute une journée",  a expliqué Patrick Le Coz, élu CFDT.

Un appel à la grève a été lancé pour vendredi dans tous les sites du groupe Doux. Un grand rassemblement aura lieu devant le tribunal de commerce de Quimper. 

Guillaume Garot, ministre délégué à l'agroalimentaire, invité de France 3 Bretagne

Le ministre a déclaré que le gouvernement ferait tou pour sauver un maximum d'emplois: "L'enjeu c'est l'emploi. L'emploi des salariés, dont je partage l'inquiétude, l'emploi des éleveurs mais aussi celui des transporteurs. La ligne de conduite du gouvernement, c'est de se battre pour sauver un maximum d'emplois. Nous nous battons pour qu'une solution soit trouvée pour chaque site. Nous avons obtenu des progrès en particulier de la part de Sofiprotéol et je ne connais pas les détails de l'offre de Charles Doux, mais il y a encore des efforts à fournir pour trouver des solutions pour Pleucadeuc mais aussi pour Raincourt dans le Pas-de-Calais. Attendons la réponse du tribunal de commerce. Ce n'est pas à moi de choisir celui qui sera retenu par le tribunal de commerce. Il faut sauver un maximum d'emplois autour d'un projet industriel viable. Ce qui se joue, c'est bien l'avenir de la filière. Il n'y aura pas un euro d'argent public s'il n'y a pas des contreparties sur l'emploi d'abord et ensuite sur la modernisation de la filière avicole." En ce qui concerne les transporteurs, il a déclaré qu"il soutiendrait leur message: "Ce sont aux repreneurs ou au continuateur d'apporter des assurances et des garanties légitimes aux transporteurs. Je soutiens auprès des repreneurs ou du continuateur leur message. Une responsabilité éminente pèse sur le tribunal de commerce qui devra choisir demain la meilleure solution industrielle, sociale pour l'avenir de la filière. J'espère qu'il fera le bon choix."

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