Le parquet de Vannes va se déssaisir du dossier du décès d'un élève-officier à Saint-Cyr Coëtquidan dès que les investigations en cours sur les causes de la mort seront terminées.
Le parquet de Vannes va se déssaisir du dossier du décès d'un élève-officier à Saint-Cyr Coëtquidan "dans les heures ou les jours qui viennent" a-t-on appris auprès du procureur.
Pour l'heure, aucune information judiciaire n'a été ouverte pour homicide involontaire, a précisé à l'AFP le procureur de la République Thierry Phelippeau, relevant que plusieurs médias annonçaient cette ouverture depuis mercredi. Le procureur avait déclaré mercredi lors d'une conférence de presse que le parquet envisageait "l'ouverture d'une enquête pour homicide involontaire" et que la procédure serait transmise au parquet de Rennes, compétent pour les affaires se déroulant dans un cadre militaire.
"Techniquement, je suis sur le point de me déssaisir au profit du parquet de Rennes, car nous sommes dans un cadre militaire, pas dans le cadre d'un bizutage", a-t-il dit vendredi. "C'est le parquet de Rennes qui décidera de la suite, il aura toute latitude pour poursuivre l'enquête ou ouvrir une information judiciaire", a-t-il ajouté.
L'enquête en cours pointe toujours les questions sur la sécurité et l'encadrement de l'épreuve, la traversée d'un étang de 50 mètres de nuit, lors de laquelle le sous-lieutenant Jallal Hami, 24 ans, s'est noyé dans la nuit de lundi à mardi, a rappelé M. Phelippeau.
L'épreuve était organisée dans le cadre d'une soirée "de transmission des valeurs et des traditions de l'école", validée par les autorités militaires, mais apparentée à du bizutage par une association de défense des militaires. M. Hami "n'a pas été poussé, il n'a pas été contraint de faire l'exercice. Ceux qui ne souhaitaient pas participer n'y ont pas été obligés", a cependant souligné le procureur.
Les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan avaient déjà été endeuillées en 2004 après la mort de deux élèves-officiers lors d'un exercice en montagne. En 2007, deux officiers du Centre d'instruction et d'entraînement au combat en montagne (CIECM) qui encadraient ces élèves avaient été condamnés à des peines de prison avec sursis pour avoir involontairement causé leur mort.