Le Vendée Globe est finalement peu affecté par la crise économique et financière qui a réduit les budgets de parrainage dans de nombreuses entreprises. Certes, 20 bateaux prendront le départ, contre 30 en 2008.
"C'est pile la moyenne de toutes les éditions, un très bon résultat en période de crise", affirme Luc Talbourdet, président de la classe IMOCA, rappelant que "la dernière édition était une anomalie statistique". En novembre 2011, seuls 14 skippers étaient certains d'être au départ...
"Parcours du combattant"
Yann Eliès n'a pas pu s'aligner, faute de budget après le retrait de l'assureur italien Generali, son parraineur lors de la dernière édition qu'il n'avait pu terminer. "La crise, qui a démarré juste avant le départ, en 2008, a joué un grand rôle. On savait qu'il se passerait quelque chose, on n'y a pas pensé pendant la course, mais quand je suis rentré, mes sponsors m'ont dit qu'ils arrêtaient. La perte du bateau a aussi joué, car il fallait en reconstruire un, et mon sponsor ne voulait pas s'engager sur trois ans", explique le skipper. D'autres navigateurs ont eu beaucoup de mal à boucler leur budget, qui oscille en moyenne entre un et deux millions d'euros par an. Louis Burton (Bureau Vallée) par exemple "on a bien vu, au fur et à mesure des réponses des +boîtes+, que tout le monde faisait super attention, en raison du manque de visibilité à moyen terme". Même des skippers reconnus comme Jérémie Beyou (Maître CoQ), Jean Le Cam (SynerCiel), pour qui "cela a été le parcours du combattant" et qui a trouvé son dernier parraineur quelques semaines avant le départ, ou Bertrand De Broc (Votre nom autour du monde avec EDM Projets), ont eu du mal à réunir des fonds. "En période de crise, il y a toujours une problématique de légitimité: on peut difficilement licencier, ou réduire son budget, et conserver des accords de parrainage qui ne sont pas perçus comme essentiels, alors qu'ils ne sont pas forcément contre-productifs pour l'entreprise, au contraire", analyse Frédéric Bolotny, consultant en marketing sportif.
Le Vendée moins touché par la crise
Le Vendée Globe, néanmoins, est moins touché que d'autres courses, qui ont dû réduire la voilure en 2012, comme le Tour de l'Europe ou la Solitaire du Figaro. C'est un événement installé, plus qu'une course, un mythe. "Le Vendée Globe est médiatiquement reconnu, véhicule une bonne image et a un capital sympathie. On n'aurait pas investi sur un 60 pieds pour une Transat Jacques Vabre par exemple", reconnaît Aurélie Bourven, chef du projet sponsoring chez Savéol, qui parraine la Britannique Samantha Davies.