Le camp Fillon s'estime gagnant à 26 voix près. Jean-François Copé défend sa victoire et la Cocoe se déclare incompétente. Mais que va faire Pierre Méhaignerie? Il a rendu sa carte de l'UMP hier.
La guerre sans merci pour la présidence de l'UMP a repris de plus belle mercredi, le camp Fillon réclamant la victoire. Il assure que trois fédérations d'Outre-mer ont été oubliées, "erreur manifeste et grave", et que leur réintégration donne leur champion vainqueur. Ce nouveau rebondissement a réouvert d'emblée les hostilités au sein du parti d'opposition, Jean-François Copé proposant d'aller devant la commission de recours. La Cocoe, de son côté, se déclare incompétente. La Cocoe ne reviendra pas sur sa décision.
Que va faire Pierre Méhaignerie?
Ce nouveau rebondissement pose aussi la question de la position de Pierre Méhaignerie. L'ancien ministre centriste, maire de Vitré (35) a annoncé mardi qu'il quittait l'UMP pour l'UDI de Jean-Louis Borloo, en expliquant que ses "valeurs" et ses "convictions" ne pouvaient "plus s'exprimer dans l'organisation actuelle" du parti de Jean-François Copé.
Pierre Méhaignerie est le premier centriste de poids de l'UMP, compte tenu de son parcours au sein de la famille social démocrate, à quitter le parti depuis l'élection de Jean-François Copé. "Les valeurs et les convictions qui ont été celles de toute ma vie se sont exprimées au sein du CDS, puis de l'UMP. Aujourd'hui, elles ne peuvent plus s'exprimer dans l'organisation actuelle de l'UMP. L'UDI me semble en conséquence le mouvement politique à renforcer", écrit l'ex-vice-président du conseil national de l'UMP dans un communiqué
de l'UDI. Aujourd'hui, après ce nouveau rebondissement, il reste sur sa position dénonçant à nouveau la dérive droitière de l'UMP. Il ajoute que "dans les heures qui viennent chaque camp va rester sur ses positions". A la question de revenir sur sa décision, il répond laconiquement : "vous avez une question d'avance".
Agnès Le Brun, maire de Morlaix fait partie de la Cocoe
La maire de Morlaix, également députée européenne, fait partie des 9 membres de la Cocoe. "Personne ne sort grandi de cette histoire" indique-t-elle à Ouest-France. Elle ajoute qu'il "y a une certaine indécence à revenir sur des conclusions qui ont été données"... "Nous faisons partie de la même famille politique. Le candidat Fillon l’a rappelé pendant la campagne : idéologiquement les différences ne sont pas très grandes. L’ennemi, c’est la gauche. Les militants nous attendent. Je le dis parce que je suis légaliste. Non pas parce que je suis Copéiste, mais légaliste".
