Les réaction des élus à l'évacuation hier du squat de Pacé 35), près de Rennes. Quelques 180 migrants avaient trouvé refuge dans une maison de retraite désaffectée depuis le mois de mai.
Plusieurs élus d'Europe Ecologie les Verts dans un communiqué rappellent que "Si les occupations ne constituent en rien une solution pérenne de logement, en pleine trêve hivernale, aucune urgence ne justifiait cette expulsion. En effet, les travaux de réhabilitation du bâtiment ne sont pas annoncés avant début 2013, l'occupation était bien gérée, le bâtiment en bon état et inutilisé depuis près d'un an par son propriétaire. Cette expulsion va provoquer une rupture dans la scolarité des enfants et un éloignement de Rennes pour certaines familles. Nous demandons donc à la Préfecture de s'assurer qu'au plus vite, les enfants puissent reprendre une scolarité normale, que les familles bénéficient bien de titres de transports gratuits pour continuer à se rendre régulièrement sur Rennes où elles doivent remplir leurs obligations administratives."
Ces élus précisent "Le pire aurait été que la Préfecture agisse, comme à son habitude, par une expulsion sans qu'aucune autre solution ne soit proposée. Nous notons ici, avec soulagement, que des hébergements ont été prévus pour l'ensemble des occupants. Nous saluons la mobilisation des collectifs, associations et des citoyen-ne-s de Pacé qui a pesé sur les choix de la préfecture et permis que personne ne soit mis à la rue. Nous demandons que l'ensemble des personnes soient effectivement relogé et que les hébergements soient garantis jusqu'à la fin de l'hiver."
Ces élus sont : Régine Ferron, conseillère municipale démissionnaire de Pacé; Sylviane Rault, conseillère régionale de Bretagne; Nicole Kiil-Nielsen, députée européenne; Gaëlle Rougier, conseillère régionale; Françoise Bontemps, adjointe à Vern sur Seiche; Nicolas Deleume, conseiller municipal de Vern sur Seiche
François ANDRE, Député socialiste d’Ille et Vilaine tient "à saluer la mobilisation du Préfet et de ses services ainsi que celle des maires des communes de Rennes, Pacé et toutes celles ayant mis des structures à disposition. Leurs efforts respectifs, nourris par des valeurs humanistes, un sens de la responsabilité et l’attachement à l’état de droit vont permettre un relogement digne et sécurisé. Au-delà de ces dispositions prises localement qui doivent une nouvelle fois être saluées, il convient de rappeler la nécessité de lutter nationalement et à l’échelle de l’Europe contre les filières d’immigration et de travail clandestin, véritable exploitation des temps modernes. Il convient également de favoriser une véritable péréquation, à l’échelle du pays, des dispositifs d’accueil des demandeurs d’asile, seule susceptible de permettre une prise en charge équitable et digne de ces migrants".
Paul KERDRAON, maire de Pacé, lui aussi souligne que "cette évacuation s’est faite avec humanité et respect des personnes et des biens. Je tiens à souligner l’engagement personnel du Préfet, ainsi que celui de ses collaborateurs et de ses services, pour réunir les conditions nécessaires à la réussite de cette opération, d’une ampleur exceptionnelle par le nombre des personnes à évacuer et à reloger, dans la dignité requise". Et il ajoute encore La commune de Pacé, avec la ville de Rennes, participe activement au relogement des personnes évacuées par la mise à disposition de deux maisons permettant à trois familles d’être hébergées dans de bonnes conditions".
Le maire de Pacé continue en réaffirmant que "l’exemple du squat de Pacé montre que cette forme illégale d’occupation de locaux ne permet pas d’accueillir, dans des conditions durables de dignité, les migrants qui affluent dans notre pays et plus particulièrement dans notre région, en étant souvent eux-mêmes les victimes de filières organisées."