La femme de l'homme d'affaires breton, Loïk Le Floch-Prigent, détenu au Togo, dans une affaire d'escroquerie, demande au président François Hollande d'obtenir la libération de son mari "qui est tout près de mourir"
"Aujourd'hui, il est tout près de mourir. Des médecins ont pu l'examiner, effrayés de voir dans quel état il est. Bientôt, il sera trop tard", écrit Marlène Le Floch-Prigent, dans une lettre diffusée sur RTL. "Qu'attend-on ? Que mon mari meure faute de soin ?" dans cette lettre déposée mardi à l'Elysée, l'épouse de Loik le Floch-Prigent lance un appel à François Hollande "Monsieur le Président, faites quelque chose pendant qu'il est encore temps. Vous seul pouvez convaincre le Togo qu'un homme mort ne peut pas être jugé", elle explique que son "cri est celui d'une épouse, d'une citoyenne qui croit aux valeurs du droit et à celles de la République".L'ex-PDG d'Elf, 69 ans, a été arrêté le 14 septembre à Abidjan puis transféré à Lomé, où il a été inculpé pour complicité d'escroquerie. Ses avocats ont plusieurs fois demandé sa libération, mettant en avant la détérioration de son état de santé qui commande selon eux son rapatriement d'urgence. Cette analyse a été étayée par une expertise judiciaire togolaise notifiée le 19 octobre qui confirme que Loïk. Le Floch-Prigent doit être soigné sans délai, selon son avocat Maître Patrick Klugman.
Loïk Le Floch-Prigent, qui souffre d'un cancer depuis 2004, "est aujourd'hui très gravement malade", a affirmé au micro de RTL son épouse. "Je ne veux pas du tout le soustraire à la justice, la justice doit passer", a-t-elle ajouté, souhaitant que son mari "rentre vite se faire opérer".
La justice togolaise exige une caution de neuf millions de dollars pour la libération de Loïk Le Floch-Prigent, une demande assimilée à une "rançon" par sa défense. Elle soupçonne l'ancien patron d'Elf d'être impliqué dans une affaire d'escroquerie internationale. Un homme d'affaires émirati, Abbas El Youssef, a porté plainte contre un homme d'affaires togolais, Bertin Sow Agba, l'accusant d'avoir organisé un réseau pour lui soutirer plusieurs millions de dollars, ses membres lui faisant croire qu'ils détenaient la fortune du défunt président ivoirien Robert Gueï, estimée à 275 millions de dollars et bloquée sur un compte en banque au Togo. Abbas El Youssef estime que M. Le Floch-Prigent "serait le chef d'orchestre dans cette affaire d'escroquerie", selon une source judiciaire togolaise.
Avec l'AFP