Un diurétique pourrait aider de jeunes autistes en atténuant la sévérité de leurs troubles, grâce à l'amélioration de leur capacités d'échanges avec l'entourage, selon des chercheurs brestois et marseillais.
"Les résultats sont nets et significatifs" mais ce médicament n'est "pas une molécule miracle", prévient le Pr Yehezkel Ben-Ari (Inserm, Marseille, France) fondateur de l'Institut de neurobiologie de la Méditerranée qui a conduit, avec le Dr Eric Lemonnier, clinicien, spécialiste de l'autisme (CHU de Brest), l'essai publié dans la revue Translational Psychiatry. Tous deux soulignent toutefois la nécessité d'évaluer l'effet à long terme du traitement, sur lequel l'Inserm a pris un brevet, et d'approfondir la recherche sur ses mécanismes d'action. Dans cette optique, un essai dans plusieurs centres européens est prévu sur plus d'une centaine d'enfants. Les chercheurs espèrent pouvoir déposer un dossier de demande d'autorisation de sa mise sur le marché pour cette indication, au mieux en 2015.Un traitement qui entraîne une diminution des troubles liés à l'autisme
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Des craintes pour le maintien du poste du chercheur brestois
Le bumétanide, diurétique longtemps utilisé pour traiter l'hypertension artérielle, diminue le taux de chlore dans les cellules. Or, soutient le professeur Ben Ari, études expérimentales à l'appui, les concentrations de chlore dans les neurones sont anormalement élevées lors de troubles du développement cérébral, comme l'autisme. Les deux chercheurs ont fondé une start-up, Neurochlore, pour mener à bien la suite des essais nécessaires (coût : 5 millions de dollars) pour obtenir l'aval à la commercialisation. En attendant, le Dr Lemonnier, pédopsychiatre, a fait part de craintes concernant son poste, sous la pression de tenants du tout psychanalytique dans du traitement de l'autisme.