Lors des Journées européennes de la Société française de cardiologie, le Pr François Carré cardiologue à Rennes explique que la pratique d'une activité physique régulière permet de retarder le vieillissement.
Retarder le vieillissementOn s'en doutait un peu, mais les médecins le confirment la pratique d'une activité physique régulière et modérée permet de retarder le vieillissement et de garantir une meilleure qualité de vie, même lorsqu'on est déjà âgé, selon des cardiologues réunis cette semaine à Paris pour les Journées européennes de la Société française de cardiologie.
Phénomène physiologique inéluctable, le vieillissement entraîne progressivement une altération de nombreuses fonctions vitales (respiration, fonction du coeur et des vaisseaux, os et articulations). "La pratique d'une activité physique régulière et modérée ne va pas effacer ces altérations, mais elle va ralentir leur survenue et leurs effets", explique le Pr François Carré, un cardiologue de Rennes qui participe aux Journées européennes de la Société française de cardiologie (SFC) qui s'ouvrent mercredi à Paris.
L'exercice physique, explique-t-il, limite les effets du vieillissement sur le muscle cardiaque et les vaisseaux sanguins, réduisant du même coup le risque d'hypertension artérielle. Il permet également de rééquilibrer le cholestérol et la glycémie, réduisant d'autant le risque "d'encrassement" ou d'obstruction des artères, notamment coronaires.
Mais même si le risque d'accident cardiovasculaire diminue, il ne disparaît pas pour autant. Il est d'autant plus élevé que le niveau d'entraînement est bas, que l'exercice est plus intense ou que les conditions climatiques sont défavorables (froid, chaleur).
Selon la cardiologue Marie-Christine Iliou, les personnes âgées développent progressivement des anomalies cardiaques, souvent accompagnées de modifications pulmonaires et musculaires. Leur capacité cardiorespiratoire baisse rapidement avec l'âge, de l'ordre de 8 à 10% par décennie, une diminution un peu plus rapide chez les hommes (-14% en 10 ans) que chez les femmes (-7%).
Privilégier les activités d'endurance
Pour toutes ces raisons, il convient de privilégier des activités physiques faisant intervenir la résistance et l'endurance, comme le vélo, la natation ou la marche à pied. Les sports collectifs, trop compétitifs, sont en général déconseillés.
Pour les plus âgés, l'aquagym ou des gymnastiques douces comme le tai-chi ou le qi gong, deux disciplines chinoises, permettent d'améliorer l'équilibre et la coordination, tandis que la marche ou la musculation douce préviennent la fonte des muscles qui intervient après 65-70 ans. "On ne prend pas de risque tant qu'on est en dessous d'un essoufflement modéré", précise le Pr Carré.
Comme le reste de la population, les plus de 65 ans sont invités à pratiquer une activité physique régulière, soit 30 à 60 minutes par jour au moins trois fois par semaine. Une telle pratique permet de limiter la diminution des capacités physiques et de reculer les risques de dépendance de 10 à 12 ans, selon les cardiologues.
Une reprise progressive après un arrêt
Avec l'allongement de la durée de vie, un nombre croissant de Français peut espérer devenir octogénaire ou nonagénaire en relativement bonne santé. "Il nous arrive régulièrement de conseiller des patients âgés qui veulent reprendre une activité sportive", relève pour sa part le Pr Jean Ferrières, de Toulouse. Il préconise lui aussi le cyclisme, la natation et même la course à pied mais déconseille la reprise brutale d'une pratique sportive intensive arrêtée depuis longtemps, même si tous les examens médicaux sont au vert. "Il faut reprendre progressivement sur six à huit semaines", souligne pour sa part le Pr Carré.
Pour résumer, la recette est simple, selon le cardiologue : "il faut respecter ses sensations, ne pas se considérer comme invulnérable, respecter ses limites et ne pas oublier qu'on a l'âge de ses artères".
AVEC l'AFP