Yann M'Vila a-t-il vraiment un avenir en Russie ?

Longtemps promis à un avenir radieux dans un grand club européen, Yann M'Vila part pour le Rubin Kazan. Une belle affaire sur le plan financier pour le joueur et le club breton. Mais qu’en est-il de son intérêt sportif ?

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Oubliés Tottenham, Arsenal, Real Madrid, Inter Milan, M'Vila va finalement poser ses bagages à Kazan, capitale de la république russe du Tatarstan située à plus de 700 km à l'est de Moscou. "Le Stade Rennais F.C, le Rubin Kazan et Yann M'Vila ont trouvé un accord pour le transfert définitif de l'international français. Après avoir satisfait à la traditionnelle visite médicale, le milieu de terrain rennais rejoint officiellement, ce mercredi soir, le club russe", a ainsi annoncé dans un bref communiqué le Stade Rennais, son club formateur avec qui il aura donc disputé dimanche, face à Bastia, à Gueugnon (2-0), le dernier de ses 126 matches de Ligue 1 (deux buts). M'Vila ne voulait pourtant "pas aller en Russie", selon les mots début janvier de Frédéric Antonetti, son désormais ex-entraîneur à Rennes. Egalement convoité cet hiver par les Queens Park Rangers, lanterne rouge de la Premier League, il a finalement suivi les pas d'Eto'o, Lassana Diarra (Anji Makhatchkala) ou encore Hulk (Zenit Saint-Pétersbourg) dans un championnat russe de plus en plus riche et attirant. 

12 millions pour le Stade Rennais

Pour Rennes, l’opération financière s'élève à 12 millions d’euros. Soit plus que ce qu’espéraient les dirigeants bretons ces dernières semaines, qui misaient sur 8 à 10 millions. 
M’Vila aussi peut avoir le sourire puisque son contrat de quatre ans et demi lui permettra de percevoir plus de 3 millions d’euros net par saison. C'est bien plus que ce que lui proposait le Stade rennais. Autre avantage pour l’international selon diverses sources, il sera loin d'une partie de son entourage, jugé néfaste à son épanouissement. Mais en terme d'intérêt sportif, le Rubin Kazan est 7e du championnat russe, loin du trio composé du CSKA Moscou, de l’Anzhi Makhachkala et du Zenit Saint-Pétersbourg. Autant dire que la perspective de disputer la Ligue des Champions à court ou moyen terme parait illusoire. 

Annus Horribilis

La cote de M'Vila, resté à Rennes cet été faute d'une offre suffisamment alléchante pour lui et son club, n'a cessé de chuter ces derniers mois sous l'effet conjugué de performances en baisse et d'une vie dissolue hors des terrains. Pilier de l'équipe de France sous Laurent Blanc, le natif d'Amiens (22 sélections, un but), qui a explosé lors de la saison 2009-2010, a vécu une annus horribilis. Brièvement mis en garde à vue au printemps 2012 pour avoir giflé une personne de son large entourage, il a ensuite été rappelé à l'ordre par la Fédération française (FFF) pour avoir refusé de serrer la main de Blanc et Giroud en quart de finale de l'Euro-2012 contre l'Espagne en juin (0-2). Absent en août de la première liste de Didier Deschamps "par rapport à l'attitude et au comportement", selon les mots du successeur de Blanc, ce jeune père de famille avait alors reconnu ses erreurs et promis de changer. "Ce n'est pas que je sortais en boîte de nuit tous les jours. Mais j'allais souvent à Paris car il y avait ma famille, ou pour des tournées promotionnelles. Je l'ai fait l'année dernière, mais je ne referai plus les mêmes erreurs", avait ainsi déclaré Mvila le 20 septembre. 

"Il serait temps"

Mais moins d'un mois plus tard, son nom défrayait de nouveau la chronique. Deux jours avant le barrage retour contre la Norvège qualificatif pour l'Euro-2013 Espoirs, M'Vila avait, en compagnie de ses coéquipiers Mavinga, Griezmann, Niang et Ben Yedder, fait le mur pour aller passer la nuit en discothèque à Paris avant de revenir au petit matin au Havre où le reste du groupe préparait le match, à l'issue duquel les Bleuets ont été éliminés. Suspendu après cette virée nocturne par la FFF de toute sélection nationale jusqu'au 30 juin 2014, ce qui le prive, en attendant que son appel soit examiné le 5 février, du Mondial-2014 au Brésil, Yann M'Vila pourrait cette fois avoir compris. "Il est en train de se concentrer sur son métier, j'oserais dire il serait temps. J'ai eu une discussion avec lui là, je le sens un peu plus mature. Alors, est-ce que ce ne sont que des mots ? Mais ce sont des choses qu'il ne me disait pas avant, donc déjà il y a un progrès", expliquait Antonetti début janvier. A Kazan, il sera en tout cas loin d'un entourage souvent envahissant.
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