C’est Ouest-France qui raconte comment les escrocs ont opéré. Il y a 10 jours, le comptable de la société PBM Import à Pacé reçoit un coup de fil de quelqu'un qui se présente comme l'un des principaux dirigeants de l'entreprise. Il demande 14 millions d'euros pour acheter des matériaux.
C'est le comptable qui décroche le téléphone, c'est sur l'heure de midi et les bureaux sont presque vides. Au bout du fil, une personne se présente comme l’un des principaux dirigeants de la société. "Il faut faire un virement de 14 millions d’euros, explique-t-il, pour acheter des matériaux. Il faut aller vite pour être sûr de conclure une bonne affaire".
L'argent aussitôt déposé sur des comptes dans le monde entier
L’interlocuteur, très bien informé sur les habitudes d’achats de PBM Import, rassure l’employé. Toujours selon Ouest-France, un mail, portant effectivement le nom d’un des dirigeants, confirme l’ordre de virement. Le comptable reçoit le mail et pense avoir toutes les garanties. Il appelle la banque qui exécute sans difficulté le virement sur un compte à l’étranger. Il ne se doute pas qu’en réalité, il vient de verser 14 millions d’euros à des escrocs d’envergure internationale. PBM Import s’est rendu compte assez rapidement que le virement n’avait pas été commandé par la direction. Mais il était déjà trop tard. Selon Ouest-France, quelques minutes après le transfert des fonds en Israël, l’argent a été dispatché sur plusieurs comptes dans le monde entier pour brouiller les pistes.
Le parquet de Rennes saisi de l'affaire
L’entreprise a porté plainte au parquet de Rennes pour escroquerie. Une information judiciaire a été ouverte et la brigade financière de la police judiciaire de Rennes a été saisie des investigations. Les premiers éléments de l’enquête font apparaître que les escrocs, certes bien rencardés sur les habitudes de l’entreprise, n’ont pas bénéficié d’une complicité interne.
PBM Import confirme les malversations
"Mais ce sont des tiers extérieurs à l’entreprise qui ont tout organisé. Une enquête est en cours et nous ne voulons pas gêner le travail de la justice". L’entreprise est une filiale de la société anglaise Wolseley, le premier importateur de bois en Europe. Les achats de matériaux à l’étranger sont évidemment courants. Et ils se chiffrent en millions d’euros. En 2011, le négoce du bois a rapporté 11 millions de bénéfices à PBM Import.
Selon Serge Le Luyer, le journaliste de Ouest-France, il y a un an, la compagnie finistérienne Brittany Ferries avait été victime de la même escroquerie. Elle s’était fait soutirer près d’un million d’euros versés sur un compte en Israël.