Des amendes ont été requises à l'encontre de deux médecins de l'hôpital de Morlaix, suit au décès d'un patient du à une erreur de transfusion. Les plaidoiries auront lieu demain, au tribunal de Brest (29).
Le ministère public a requis mercredi des amendes à l'encontre de deux médecins et de l'hôpital de Morlaix qui comparaissent devant le tribunal correctionnel de Brest pour homicide involontaire après le décès d'un patient transfusé avec un mauvais groupe sanguin au centre hospitalier, et la relaxe pour sept autres professionnels de santé.
Hospitalisé en juin 2004, Emile Le Jeune, un morlaisien âgé de 67 ans, avait été transfusé avec le groupe sanguin d'un autre malade après une erreur de dossier médical dû à une homonymie.
Plusieurs prévenus se voyaient notamment reprochés l'absence de vérification de l'état-civil du patient. Une amende de 2.000 euros a été réclamée contre l'interne de service qui avait rédigé de façon incomplète l'ordonnance prescrivant la transfusion . Le parquet lui reproche "une absence de suivi de l'ordonnance, une légèreté confondante, et un vrai défaut de vigilance".
5.000 euros ont été requis contre le médecin coordinateur qui ne s'était pas déplacé au chevet du patient pour procéder à un examen clinique alors qu'il présentait des signes de détresse.
Enfin le parquet a requis 15.000 euros d'amende contre le centre hospitalier en tant que personne morale pour des "défaillances fautives" concernant l'accès aux dossiers des patients.
La substitut du procureur, Marie-Anne Kerisit, a cependant estimé que les trois infirmières et les deux techniciennes de laboratoire avaient pu commettre des "erreurs, des omissions, des légèretés, des négligences" mais sans "lien de causalité directe" avec le décès du patient. "La faute grave et caractérisée n'est pas établie", a-t-elle expliqué.
La relaxe a aussi été demandée pour le médecin-réanimateur qui n'avait pas interrompu la transfusion. Selon la substitut, on ne peut pas lui reprocher d'erreur de diagnostic.
Pour Me Ronan Appéré, partie civile, "on en revient au concept, responsable mais pas coupable". "Chacune des négligences et des inattentions ont entraîné concurremment le décès du patient", a déclaré l'avocat à l'AFP.
"On est dans des fautes de négligence qui n'ont pas directement causé le décès du patient", a estimé Me Patrick Larvor, avocat d'une des techniciennes de laboratoire. Le procès s'achèvera jeudi avec les plaidoiries de la défense et la décision sera mise en délibéré.