En un an, 400 000 personnes ont été conduites à l'hôpital à cause de l'alcool. Selon un rapport de la Société française d'alcoologie qu'Europe 1 publie, vendredi 22 mars, ce chiffre est en hausse de 30% en trois ans.
Les hospitalisations liées à l'alcool, de l'hépatite à la cirrhose en passant par les troubles psychiques et les comas éthyliques, "sont deux fois plus nombreuses que celles causées par le diabète ou les maladies cardiovasculaires", pointe le rapport de la Société française d'alcoologie. Et les séjours de moins de deux jours ont progressé de 80% en trois ans et concernent de plus en plus souvent des jeunes et des femmes.
Des cirrhoses à 25 ans
"On voit de plus en plus de jeunes qui se présentent aux urgences très fortement alcoolisés, qui vont rester 24 heures, parfois deux jours, pour dégriser. On les trouve aussi dans les services de réanimation", constate le Dr Damien Labarrière, médecin gastro-entérologue au CHR d'Orléans. "On voit également des jeunes avec des conséquences déjà très graves sur la santé, au niveau du pancréas ou foie. Des cirrhoses qu'on ne voyait pas à l'âge de 25 ans, mais beaucoup plus tard." Michel Reynaud, professeur addictologue à l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif (Val-de-Marne), tire la sonnette d'alarme sur Europe 1 : "Les consommations précoces induisent beaucoup plus de dépendance."
Il regrette que "le fait d'être ivre mort dans une soirée est banal" : "les cuites deviennent un titre de gloire pour un grand nombre, y compris, et c'est particulièrement inquiétant, chez les jeunes femmes.
A Rennes, la ville a pris un arrêté l'an dernier, qui élargit le périmètre d'interdiction de vente d'alcool à emporter et qui restreint les horaires. Une façon de lutter contre l'alcoolisation excessive des jeunes
Plus de suivi
Au total, les hospitalisations liées à l'alcool sont deux fois plus nombreuses que celles causées par le diabète ou les maladies cardiovasculaires. Les professionnels demandent un suivi. Pour faire face à cette hausse, les professionnels demandent des moyens supplémentaires. Il faudrait notamment renforcer la présence d'alcoologues dans les services d'urgence pour éviter qu'une personne venue pour un dégrisement ou coma éthylique ne reparte sans suivi. Ce qui arrive aujourd'hui dans la plupart des cas.