Des sites en .paris et .bzh verront bientôt le jour, après l'autorisation donnée par l'organisme chargé de réglementer les noms de domaine internet. L'association www.bzh et la Région Bretagne défendent cette candidature depuis 2007.
A l'instar du ".cat" des catalans, la Bretagne et Paris sont les nouvelles entités régionales, et les premières françaises, à posséder leur nom de domaine. Une extention acceptée ce vendredi par l'Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers). C'est l'agence indépendante chargée de réglementer au niveau mondial les noms de domaine internet.
A l'instar de .paris et .bzh, les nouvelles extensions internet, qui doivent permettre à de nouveaux suffixes, comme .book, de côtoyer les classiques .org ou .com. Elles seront concrètement lancées à partir de mi-2013. Pour les bretons, il s'agira de faire une demande de nom de domaiine à l'association www.bzh, porteuse du projet et chargée de la gestion du nom de domaine.
Quelque 1.900 dossiers de demandes pour de nouvelles extensions avaient été déposés en juin 2012, dont 54 en France, au terme d'un appel d'offres. Cette opération est considérée comme l'une des plus importantes évolutions de la structure d'internet depuis des années. Elle va permettre à des entreprises, des organisations ou des collectivités de déposer leur propre nom ou marque, ou un nom plus générique.
La région et l'association "pointbzh" "se félicitent de cette issue positive, qui récompense une action de longue durée ayant mobilisé de nombreux acteurs depuis 2004".
"Cette décision n’est pas une fin en soi, loin de là : c’est la permission donnée à la Bretagne de chercher les voies et moyens pour que ce projet voit le jour. Ce sera le cas lorsque les premiers sites Internet apparaîtront sur le web et lorsque des milliers de sites seront en « .BZH ».
L'Icann a prévu d'ouvrir le nombre d'extentions possibles, au delà du ".com", ".net", ou autres extentions de pays ".fr" qui ont souvent donné lieu à des détournements à des fins marketing. Ainsi, le ".tv" ouvert a été ouvert à toutes les entreprises par le gouvernement du Tuvalu.
C'est dans un soucis de pouvoir à la fois multiplier les noms de domaine face à la croissance de 25% par an du nombre de sites internet, pour une meilleure qualité technique du service (sécurité des données, cryptographie) ainsi que pour des raisons marketing que l'Icann a choisi d'ouvrir les extension.
Parmi les 54 dossiers français, une trentaine émane d'entreprises, dont L'Oréal (14 demandes à lui seul), Airbus, Alstom, Club Med, Leclerc, Hermès, Canal+ ou la Maif. Cinq ont été déposés par des villes ou collectivités (.paris, .bzh, mais aussi .corsica, .alsace et .aquitaine).
Au niveau mondial, la plupart des nouvelles extensions demandées (66%) sont de nature géographique (.miami, .nyc).
Les plus convoitées sont .app (pour application), réclamées par 13 candidats (comme Google et Amazon), ainsi que .book, .blog, .pizza ou encore .beauty.
Nombre de ces dossiers ont été déposés par des multinationales, telles qu'Apple, Mitsubishi ou IBM. Google a fait plus de 100 demandes, parmi lesquelles .google, .YouTube et .lol, le populaire acronyme pour "laughing out loud" (mort de rire).