Si vous saturez à Rennes des expositions d'art contemporain, et aspirez à contempler des oeuvres figuratives, nous vous proposons d'aller faire un petit tour au Café St-Germain pour découvrir le peintre illustrateur rennais Eric Scala qui y expose ses portraits au féminin tout le mois de juin.
La couverture du livre de la croisée des mondes de Philip Pullman, c’était lui; celle de Mark Z Danielewski pour sa maison des feuilles aussi; celle de Christopher Priest pour sa fontaine pétrifiante encore lui ! sans oublier la couverture de Francis Berthelot pour son cabaret des morts. Etonnant et modeste, le peintre illustrateur Eric Scala aux oeuvres prolifiques passe d'un espace à l'autre, celui de la science fiction à un univers plus intimiste avec ses récents portraits. Rencontre de cet artiste rennais aux multiples facettes.
Entre vos premières œuvres de sciences fiction et vos portraits d'aujourd'hui, vous passez du fantastique à l'intime, pourquoi ce changement radical ?
En fait il n'y a aucun changement radical, En 1986 je faisais des nus en glacis d'huile de temps en temps je travaillais au couteau des peintures telles que "holidays in Tchernobyl". C'est grâce à cette peinture que l'on m'a proposé de faire ma première illustration... Rose Madder de Stephen King, j'ai donc fait du Fantastique, de la Science Fiction même du thriller Fantastic. Depuis quelques années j'étais revenu au portrait et à la caricature... voilà pourquoi aujourd'hui vous pouvez voir ces portraits de femmes qui correspondent à chaque fois à une époque particulière, 50's 60's romantisme steampunk.La Bretagne vous inspire -t-elle ?
Pas de la façon dont vous auriez pu le constater si je faisais des paysages ici. Vous avez le Cirque de Gavarnie en hommage à mon Oncle Honoré Camos " simple peintre" (c'est le qualificatif qu'il se donnait lui même). Par contre si l'on considère l'apport de couleurs qu'il y a désormais dans mes travaux, la Bretagne y est certainement pour quelque chose ! L'air, la qualité de vie, tout cela nous sauve de la grisaille Parisienne et de sa prétention. Quoique dans le pilleur d'âme de Laurent Whale, on sent bien l' embrun !
De la peinture à l'acrylique aux images numériques, vous jouez aussi les contrastes ! vous abandonnerez un jour les pinceaux ?
Aucune chance d'abandonner les vrais pinceaux pour des numériques! J'ai découvert le numérique tardivement en l'an 2000, mais heureusement, j'avais un bagage de peintre derrière, ce qui signifie que je savais ce qui m'intéressait. Du coup en 2002 j'ai eu le prix de Vision du Futur.
Après 13 ans on peut dire que c'est la complémentarité qui prime, je fais des dessins des croquis ensuite je travaille sur l'ordinateur avec mes logiciels de prédilection ( Sketchbook pro, Photoshop, Painter de temps en temps un peu de Art Rage aussi) quand j'arrive à un degré suffisant je passe à la toile, mon dessin numérique est la référence ... Et je retrouve l' acrylique qui sèche facilement malgré la température, l'huile et ses matières inimitables, et la touche finale du glacis qui sèche tranquillement en 3 jours minimum .
Alors arrêter les pinceaux NON, Jamais !