Avant de faire ses adieux au Stade Rennais dimanche à Lyon, Frédéric Antonetti a tenu une dernière conférence de presse d'avant match, bien éloignée des envolées auxquelles il a pu habituer son auditoire. Cette fois, il n'a pas voulu s'épancher sur ses sentiments après quatre ans passés à Rennes.
"On parle du match, ma situation ne regarde que moi", a-t-il d'abord déclaré, espérant que contre Lyon, "très motivé pour la 3e place", son équipe soit "un adversaire digne de ce nom pour faire notre métier, donner une bonne image", malgré "les temps difficiles". Rennes, par ailleurs décimé par les blessures, n'a gagné qu'un seul de ses 13 derniers matches de Championnat. "Mes sentiments vous les connaissez, vous avez de quoi écrire avec tout ce que j'ai dit depuis quatre ans. Ces trois mois ont été très pénibles à vivre. Cela fait partie d'une expérience, très désagréable, mais parfois il faut passer par là. D'autres l'ont vécu, il faut savoir le traverser et rebondir, que ce soit le club ou le staff", a-t-il ensuite déclaré. Antonetti ressent donc "beaucoup de tristesse, de déception, de frustration" après quatre saisons lors desquelles il ne sera pas parvenu à rapporter un trophée à Rennes (défaite en demi-finale de la Coupe de France 2012 et en finale de la Coupe de la Ligue 2013), ni à lui faire franchir un palier en Championnat (9e en 2010, 6e en 2011 et 2012, 10e au mieux cette saison).
"Dire la vérité m'a joué beaucoup de tours"
La faute, notamment, à un effondrement chronique en fin de saison: aucune victoire lors des 8 derniers matches en 2009-2010, 6 points pris sur 30 possibles en avril et mai 2011, trois défaites lors des quatre derniers matches la saison dernière, avant cette fin de saison en roue libre, donc. Une dégringolade due au "style de jeu, fait de beaucoup de pressing, qui use beaucoup", pratiqué par son équipe: "Cela permet de monter très haut mais pas de se maintenir. Si on fait un football d'attente, cela bouffe moins d'énergie", a expliqué Antonetti, qui laissera sa place la saison prochaine à Philippe Montanier (Real Sociedad). De sa communication, parfois volcanique, il en a quand même été question, quand lui a été posé une question sur l'image qu'il voudrait que le public breton garde de lui. "Ma communication correspond-elle à ce qu'est devenu le football aujourd'hui? La réponse est non. L'honnêteté, la franchise, être +cash+ sont des valeurs qui disparaissent. Dire la vérité m'a joué beaucoup de tours avec vous (les journalistes, ndlr), les joueurs", a ainsi déclaré Antonetti, qui devrait prendre une année sabbatique. "J'ai toujours été droit dans mes bottes, honnête, sincère, des qualités qui jouent des tours dans la société d'aujourd'hui où il faut savoir +communiquer+. On me dit que je suis un bon communicant. Si être un bon communicant c'est être hypocrite, je ne serai jamais un bon communicant."