Environ 800 personnes se sont rassemblées à Landivisiau à l'appel du collectif Gaspare pour réitérer leur opposition au projet de centrale au gaz. La ministre Delphine Batho, avait jugé impossible de revenir sur le projet, estimant l'Etat "juridiquement lié".
Les manifestants répondaient à l'appel de plusieurs associations réunies au sein du collectif Gaspare, opposée à la construction d'une centrale au gaz à cycle combiné dans la périphérie de la commune.
"Nous demandons au président de la République et à la ministre de l'énergie de revoir leur copie car ce projet est inutile, coûteux et d'une autre époque", a déclaré une porte-parole, Gaëlle Martineau. Les opposants ont déposé un recours devant le tribunal administratif de Rennes contre l'arrêté autorisant la construction de la centrale.
Le collectif Gaspare dénonce que "l'Etat autorise la centrale de Landivisiau alors que certaines ferment leurs portes ou sont mises sous le cocon comme à Montoir-de-Bretagne
(Loire-Atlantique)".
Les manifestants ont salué l'abandon, il y a quelques semaines, d'un projet similaire à Verberie, dans l'Oise. Ils font valoir que ces centrales d'appoint ne sont en réalité que très peu utilisées, et préconisent des économies d'énergie. Le contrat concernant la centrale de Landivisiau (400 megawatts) a été attribué par le précédent gouvernement à un consortium formé de Poweo et Siemens et qui doit investir 400 millions d'euros sur ce projet censé démarrer à l'hiver 2016/2017.
Le reportage de Catherine Aubaile et Christophe Molina :
"Si à l'hiver 2016 - 2017 il devait y avoir une rupture d'approvisionnement, on nous demanderait pourquoi nous n'avons rien fait", a souligné la ministre de l'Ecologie, du Développement Durable et de l'Energie, Delphine Batho le 13 mai dernier.
La centrale est un des éléments du "pacte électrique breton" lancé en 2010 par l'Etat et la Région Bretagne pour sécuriser l'approvisionnement en électricité de la région, notamment pendant les pics de consommation en hiver. La Bretagne ne produit que 11% de ses besoins en électricité.
En janvier, une étude mandatée par Gaspare avait toutefois remis en question ce pacte électrique breton, jugeant exagérées les prévisions de hausse de la consommation.