A Theix près de Vannes, des salariés de Gad Sas ont investi dans l'après-midi le siège social de la Cecab, l'actionnaire majoritaire du groupe. Ce matin, ils ont fait annuler l'assemblée générale de la coopérative.
Le résumé de la journée en images...
A vannes et à Theix des salariés ont fait entendre leur colère face à leur actionnaire et face à leur direction.
Des salariés pénètrent de force à l'intérieur du siège social de la CECAB
Environ 200 salariés ont poursuivi l'action dans l'après-midi. Après l'assemblée générale annulée ce matin, ils se sont rendus au siège social de l'actionnaire à Theix près de Vannes. Ils ont forcé le grillage et sont entrés à l'intérieur. Ils ont fait face avec la direction. "Je me bats pour que la boîte ne ferme pas", a répondu le directeur général de Gad Sas, Christophe Peters, aux salariés en colère. Le DRH a expliqué de son côté que les procédures devaient être respectées et qu'un plan de continuation était en cours. Les salariés ont finalement quitté les lieux vers 17h.
Ce matin, des salariés envahissent le Palais des Arts de Vannes, l'action dénoncée par la CFDT
L'assemblée générale de la Cecab a commencé comme prévu à Vannes vers 9h. Des salariés de Gad SAS avaient aussi fait le déplacement de l'actionnaire majoritaire de la société d'abattage de porcs Gad SAS (1.700 salariés) placée en redressement judiciaire. Une délégation devait être reçue dans la matinée mais une quarantaine d'entre eux, menés par le syndicat FO, ont décidé de forcer l'entrée. Ils sont entrés dans la salle. L'ambiance était très tendue et finalement l'assemblée générale a été ajournée. La CFDT, dont les militants sont restés à l'extérieur du bâtiment, ne s'est pas associée à cette action. Dans un communiqué, le syndicat a déploré "le comportement" des militants de FO qui a eu aussi pour conséquence d'annuler une rencontre entre la direction et une délégation de salariés. "La CFDT dénonce fortement ces comportements déplacés hypothéquant tout dialogue, mettant en péril les emplois actuels et les futures négociations qui traiteront des mesures d'accompagnement des salariés qui seront touchés par la restructuration", souligne le syndicat. Dans son communiqué, la CFDT demande à la direction "de reprendre le dialogue avec les organisations qui sont disposées à faire avancer toutes mesures pour la sauvegarde de l'entreprise, en faveur de l'emploi et de l'accompagnement des salariés".
Ambiance tendue entre les salariés de Gad SAS et la direction
L'assemblée générale est ajournée
Le diaporama de la matinée
La Cecab a annoncé hier soir à la veille de son assemblée générale, travailler à un "plan de continuation".
"L'actionnaire Cecab est prêt à ouvrir de façon collective et constructive une réflexion rapide sur un projet de continuation amélioré, s'inscrivant dans la durée", a annoncé la coopérative dans un communiqué. Gad SAS, pour qui aucun repreneur ne s'est manifesté à ce jour, et qui n'exclut pas la fermeture d'un de ses deux abattoirs en raison de la baisse d'activité, est détenu à 65% par la Cecab et à 35% par le groupement de producteurs de porcs Prestor.
Ce plan de continuation est toutefois conditionné à "un maintien de l'engagement de l'actionnaire fournisseur Prestor pour l'approvisionnement en porcs", et son "financement nécessitera un effort équitable mais significatif de toutes les parties (actionnaires, pouvoirs publics, partenaires financiers, créanciers)", précise le texte.
En tout état de cause, "avec seulement 43 à 45 000 porcs/semaine, les deux outils de Gad SAS sont actuellement en surcapacité industrielle", estime la Cecab.
Fin mai, des élus locaux avaient annoncé que Gad envisageait la fermeture au 20 août de l'abattoir de Lampaul-Guimiliau (Finistère), qui emploie 850 personnes.
Le groupe avait indiqué que "toute décision était à ce stade prématurée". Selon les administrateurs judiciaires, tout repreneur peut se manifester jusqu'à la fin de la période d'observation, fixée au 21 août.
La société a, selon une source proche du dossier, accusé 20 millions d'euros de pertes en 2012, en raison notamment d'une baisse de la production porcine française dans un contexte de forte concurrence internationale.