Gaël Roblin, indépendantiste breton et patron de bar militant

L'Agence France Presse dresse cette semaine le portrait de Gaël Roblin, ancien leader anti-CPE et aujourd'hui militant du mouvement Breizhistance. 

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L'indépendantiste breton Gaël Roblin n'a rien perdu de son ardeur militante: il vient d'ouvrir à Rennes un bar-bouquiniste clairement engagé à gauche et pour la défense de l'identité bretonne. Installé dans un fauteuil face au bar, Gaël Roblin feuillette un des quelque 150 titres disponibles au "1675", son bar-resto-bouquiniste ouvert en janvier avec son principal associé David Ruaud, originaire du pays basque.
"Ici, on vend le seul mensuel en langue bretonne, Breman", dit fièrement ce quadragénaire au visage d'étudiant avant d'ajouter intarissable: "l'une des meilleures ventes c'est la bande dessinée de soutien aux occupants de Notre-Dame-des-Landes", le projet d'aéroport de Nantes.
Gaël Roblin, qui a grandi en partie en région parisienne, s'est enthousiasmé pour la cause bretonne quand il était adolescent, à l'occasion de vacances dans le berceau familial des Côtes d'Armor. Fils de syndicaliste, il a été très tôt bercé de culture militante. Aujourd'hui, la "démarche militante" ne fait aucun doute au "1675", dont le nom, lisible en français comme en breton, est une référence à la révolte des "Bonnets rouge", un soulèvement breton contre une hausse des taxes sous Louis XIV.
Derrière le bar où les leviers de pression arborent des noms 100% bretons, trônent les photos de deux militantes basques emprisonnées. Sur les murs, une grande fresque
montre, à la peinture rouge, les icônes d'autres luttes: Louise Michel, Thomas Sankara, Bobby Sands, Rosa Luxemburg. Petite note d'autodérision, la fresque contient
aussi deux "intrus", Dark Vador et Cat Woman. 
Malgré ses activités commerciales, Gaël Roblin, père d'une petite fille de deux ans et demi, reste un des membres clé de Breizhistance, un groupe indépendantiste.


  "Désobéissance civile"

Fidèle à ses talents d'orateur, très recherchés par les médias au moment du mouvement anti-CPE, il récite imperturbable le crédo du groupe: "Notre projet de société pour la Bretagne c'est qu'il y ait une république bretonne et indépendante, souveraine qui permette au peuple, aux travailleurs de Bretagne, de contrôler mieux leur cadre de vie. Et de proposer un projet de société qui soit plus juste".
"C'est un très bon orateur, parfois flamboyant, c'est quelqu'un de sincère, relativement ouvert, même si on ne partage pas toutes ses idées", résume Erwan Chartier, responsable
d'édition chez Coop Breizh. Pour ce chercheur auteur d'ouvrages sur le mouvement breton, Gaël Roblin a "un poids historique important" chez les indépendantistes.
Il a notamment ouvert les discussions avec d'autres groupes, à l'extrême gauche, mais aussi du côté des autonomistes de l'UDB qui siègent dans la majorité au conseil régional.
Ancien du mouvement indépendantiste Emgann ("combat"), Gaël Roblin, un temps détenu dans le cadre de l'affaire de l'attentat du McDonald de Quévert (Côtes d'Armor), qui avait fait un mort en avril 2000, a été définitivement blanchi par la justice en 2009.
Il a écopé d'une condamnation à trois ans de prison pour ses liens avec certains milieux indépendantistes, mais la peine ne couvre pas ses quatre ans de détention provisoire à la prison de la Santé qu'il dénonce aujourd'hui comme de l'internement "illégal".
"J'ai pris ma part de responsabilité politique dans ce qui a été un moment de l'histoire politique de la Bretagne dans les années 1990", dit-il, avant d'ajouter: "Je n'ai pas oublié". Si Gaël Roblin dit ne rien regretter de son engagement, il se dit lassé d'être "associé" à l'affaire de Quévert. L'engagement passe désormais, selon lui, par la "désobéissance civile". Gaël Roblin sourit encore du bon tour qu'il a joué en 2011 à un juge de la cour d'appel de Rennes en s'exprimant à la barre en breton en témoignant dans une affaire de panneaux repeints dans cette langue. Le magistrat affirme ne pas comprendre son "baragouin". Au final, c'est Gaël Roblin qui met les rieurs de son côté.
Pour Erwan Chartier, ce "militant dans l'âme", peut même, un jour, se poser en "leader (...) capable de prendre des responsabilités si le mouvement prend".
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