L’Express démontre comment le PSG essaie de se débarrasser de certains supporters. Des supporters ultras ou pas, qui contestent la politique d’attribution des billets. L’enquête de l’Express passe par le Stade Rennais.
Nous sommes en février 2011 quelques jours avant le match Rennes-PSG. Des supporters du PSG achètent des tickets via la billetterie du Stade Rennais, en se déplaçant en Bretagne par leurs propres moyens. "Ce procédé, appelé "contre parcage", est utilisé pour manifester leur opposition à la politique de leur club, ils se rassemblent parfois, dans les tribunes latérales du Parc, c'était le cas lors des rencontres précédentes au Parc contre Rennes et Monaco, et lors de matches à l'extérieur, à Lorient et Valenciennes notamment où ils se sont regroupés indépendamment du déplacement officiel organisé par le PSG. Ils avaient prévu d'en faire autant à Rennes ce samedi, en achetant des billets dans la même tribune, explique le journaliste de l'Express qui a enquêté sur le sujet.
Et pour éviter un tel regroupement, comme le relatait So Foot dès le 5 février, à la veille du match, le ministère de l'Intérieur avait ordonné au Stade Rennais, via la préfecture d'Ille-et-Vilaine, d'annuler 249 billets achetés par Internet dans la tribune jouxtant le secteur visiteur par "des personnes résidant à Paris et dans la grande région parisienne".
Des billets de supporters annulés
Explication du Stade rennais aujourd'hui, "le match est classé à haut risque". La préfecture d'Ille-et-Vilaine évoque, elle, une directive de l'un des services du ministère de l'Intérieur: "Selon la DLNH (Direction de Lutte Nationale contre le Hooliganisme), ces spectateurs parisiens appartenaient à des groupes susceptibles d'être à la source de graves problèmes d'ordre public". Pourtant, la plupart n'étaient pas sous le coup d'une interdiction de stade ni d'une condamnation judiciaire. Quels ont été les critères retenus pour procéder à l'annulation des billets, se demande l'Express et comment le Stade Rennais a-t-il déterminé d'où ils avaient été acquis?
La CNIL s'est emparé du dossier
La Cnil dans son courrier daté du 25 avril 2013, adressé à l'un des plaignants explique que l'annulation de ces tickets a eu lieu "après analyse des adresses Internet Protocol (IP) utilisées pour leur achat sur le site Internet staderennais.fr", et ce, sans effectuer de demande préalable, explique le journaliste de l'Express, "ce qui aurait permis au club breton de justifier légalement le traitement de ces données". Selon l'Express, "plusieurs supporters ont porté plainte pour rupture abusive de contrat et discrimination liée à l'origine géographique, sans succès".