Crise de l'oeuf : producteurs et ministre dialoguent à la préfecture de Bretagne

Une réunion entre aviculteurs et Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, a débuté cet après-midi à la préfecture de Bretagne. La surproduction d'oeufs entraîne une chute des prix qui affecte les producteurs.

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Les éleveurs en colère, qui ont détruit des centaines de milliers d'oeufs la semaine dernière en Bretagne pour protester contre la surproduction et la chute des cours, ont entamé une réunion mardi à Rennes avec le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, qui a d'ores et déjà mis en cause la grande distribution.

M. Le Foll est arrivé comme prévu à 14h30 pour cette réunion organisée à la préfecture de Bretagne, avant de s'asseoir à une table autour de laquelle quelque 45 personnes avaient pris place. Il n'a pas fait de déclaration à son arrivée mais un point de presse était prévu à 16h00 à l'issue des travaux.

De son côté, un membre du collectif des éleveurs en colère a dit attendre "des mesures d'urgence pour assainir le marché. Il faut sortir 5% minimum de la production française dès la semaine prochaine, financé par la filière" dans son ensemble, a plaidé cet éleveur, prénommé Sébastien.

Ce producteur de Rospez, dans les Côtes d'Armor, a suggéré d'éliminer ces 5% "soit par une destination des oeufs autre qu'alimentaire, soit par l'export". Cela pourrait se faire par le biais d'une caisse de péréquation à laquelle cotiseraient les éleveurs et qui payerait le différentiel entre le prix mondial et le prix de revient des oeufs français, a-t-il expliqué.

Le collectif demande la nomination d'un médiateur pour superviser la réorganisation de la filière, a-t-il ajouté.

Sont conviés à la rencontre des représentants du collectif ainsi que des groupements de producteurs d'oeufs bretons, les syndicats agricoles et la Chambre régionale d'agriculture.

Lundi, M. Le Foll a cherché à réduire à l'avance l'espoir d'une percée lors de ces entretiens. "Je n'ai aucun moyen, si ce n'est de convaincre et d'appeler chacun à la responsabilité" pour "arriver à mieux réguler la production", a-t-il dit sur France Inter.

Le collectif des producteurs en colère, qui ont détruit une partie de leur production quatre soirs de suite la semaine dernière dans le Finistère et les Côtes d'Armor, a décidé de suspendre ses actions jusqu'à la tenue de cette réunion. "Mais s'il n'y a pas de résultats, ça va faire mal la semaine prochaine", a prévenu un membre du collectif samedi sous couvert d'anonymat.

Les grandes surfaces dans le collimateur 

M. Le Foll a appelé la grande distribution à cesser d'exercer une pression sur les prix des oeufs. "Il faut qu'on soit capable de trouver des solutions et faire passer le message aux acteurs de cette filière, en particulier les acheteurs, qu'on ne peut pas profiter d'un moment de difficultés pour continuer à exercer une pression sur les prix", a déclaré le ministre.

Les grandes surfaces sont également dans le collimateur des producteurs. "Nous avons besoin que les pouvoirs publics nous aident à faire passer certains messages avec certains de nos clients", a réagi, également sur France Inter, Yves-Marie Beaudet, président de la section oeufs de l'Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB), qui ne participe pas au mouvement de destruction d'oeufs.

"On a une grande distribution qui continue à tirer les prix vers le bas, au mépris de l'appareil de production d'oeufs français", a-t-il lancé, soulignant qu'il faut compter 7 euros pour produire 100 oeufs, mais que "le producteur les vend un peu moins de 5 euros".

L'UGPVB et le collectif de producteurs estiment à au moins 5% la surproduction de la filière et demandent une réduction équivalente des capacités par tous les acteurs, au plan national sinon européen.

Les producteurs estiment que la mise en place de la directive européenne sur le bien-être animal, qui a coûté 20 euros par pondeuse depuis janvier 2012, n'est pas appliquée par certains importateurs et pénalise l'oeuf français.

Mais René Louail, conseiller régional (EELV) de Bretagne, a accusé lundi la filière d'avoir profité de cette directive pour doubler la taille des poulaillers, débouchant sur une "surproduction suicidaire".

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