Une Morbihannaise dépose plainte contre la RATP. En juin dernier, sa voiture avait été percutée par un bus à Ivry-sur-Seine. Son mari est mort, elle a été blessée. Aujourd'hui, elle dénonce une faute de la régie de transport qui n'aurait pas dû maintenir le chauffeur dans ses fonctions.
Le 19 juin dernier, Evelyne David et son mari, qui sont en retraite à Riantec dans le Morbihan, se rendent à Ivry sur Seine (Val-de-Marne). Ils tournent pour entrer dans le cimetière, lorsque leur voiture est percutée par un bus. Evelyne est blessée, son mari décèdera quelques jours plus tard.
Au mois de juillet Evelyne dépose une plainte contre le chauffeur. Mais au fil des auditions, elle découvre que ce conducteur n'en était pas à son premier accident. Il en comptabilise une vingtaine au total, dont un corporel, avec même une suspension du permis de conduire, et une condamnation en 2008 pour conduite en état d'ivresse.
Aujourd'hui cette plainte, qu'elle dépose contre la RATP, c'est pour qu'un drame comme celui-ci ne puisse plus se reproduire. Pour elle, c'est aussi un moyen d'avancer.
Le reportage à Riantec (56) de Jean-Philippe Tranvouez et Stéphane Izad
Il est apparu que le machiniste de la RATP au volant du bus manipulait son téléphone portable au moment de l'accident. Âgé de 31 ans, l'homme a été déféré devant la justice le 11 juillet et mis en examen "des chefs d'homicide et blessures involontaires par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité et de prudence", selon le parquet de Créteil.
Dans un communiqué, la RATP reconnait la faute "grave" de son employé contre lequel elle a lancé une procédure disciplinaire, tout en soulignant la "faute de conduite" commise par le conducteur du véhicule qui a "subitement tourné à droite, coupant la trajectoire du bus". Exprimant sa "profonde émotion", la RATP a dit qu'elle assumerait "toutes ses responsabilités à l'égard des victimes, (...) indépendamment de l'établissement de la responsabilité directe de l'accident".
