La direction de Gad SAS, en redressement judiciaire depuis février, présentait ce matin devant le tribunal de commerce de Rennes, son plan de continuation, qui prévoit la suppression de centaines d'emplois. Le tribunal rendra sa décision vendredi à 17h.
La direction de Gad SAS (1.700 emplois) a finalisé son plan de continuation, qui prévoit la suppression de plusieurs centaines d'emplois et la fermeture du site de Lampaul-Guimiliau (Finistère). Elle le présentait ce mercredi matin devant le tribunal de commerce de Rennes, qui rendra vendredi à 17h sa décision sur l'avenir de la société d'abattage et de transformation.
Le communiqué de la Cecab
Dans un communiqué la direction de la Cecab, groupe coopératif breton, actionnaire principal à 65% de Gad SAS, fait savoir que "Sans mesure de restructuration importante, la surcapacité industrielle de Gad SAS condamnait l’entreprise à disparaître. (...) le site de Josselin est le seul capable d’absorber l’intégralité de la production actuelle de Gad SAS dans des conditions d’exploitation compétitives. Afin de donner toutes les chances de pérennité à Gad SAS, le plan prévoit des investissements significatifs de modernisation permettant de sauver 1 000 emplois et de donner un avenir à une entreprise emblématique du territoire breton.
Nous déplorons l’impact social qui découlera de la mise en œuvre de ce plan si le tribunal de commerce le valide. Tout en comprenant l’émoi suscité par la mise en œuvre de ce plan, les conditions de son déploiement sur les prochaines semaines seront déterminantes pour sauver Gad SAS".
"C'est criminel, ce sont des familles entières qui vont rester sur le carreau"
Complètement abattu avant l'audience, Olivier Le Bras (FO), représentant du personnel, a assuré que la suppression du site de Lampaul allait "faire beaucoup de dégâts dans le nord du Finistère". "Je dénonce ce que fait la Cecab, c'est criminel, ce sont des familles entières qui vont rester sur le carreau". "C'est très dur à vivre. Hier, à Lampaul, j'ai vu des gens s'effondrer en larmes. Si le choix était raisonnable, je l'aurais compris. Mais c'est un choix purement politique. La Cecab supprime un concurrent avec Lampaul pour préserver Josselin qu'elle pourrait revendre si elle le voulait", a affirmé le syndicaliste, qui a lancé "La Cecab c'est l'ArcelorMittal de la Bretagne".
Le reportage à Rennes (35) de Nicolas Corbard et Larbi Benchiha
Interviews :
- Olivier Le Bras, représentant du personnel (FO) Lampaul-Guimiliau
- Maître Laurent Jourdan, avocat de l'entreprise GAD SAS
- Jean-Marc Puchois, Maire de Lampaul-Guimiliau (29)
Des indemnités de licenciement revues à la hausse
Les représentants du personnel de Gad SAS, en redressement judiciaire depuis février et dont la période d'observation se termine le 16 octobre, ont obtenu lundi en CCE de meilleures indemnités de licenciement, que le minimum légal annoncé.
Le plan de Gad SAS prévoit la fermeture des sites de Lampaul (850 personnes), de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique, 64 salariés) et du siège du groupe (54 salariés) près de Morlaix (Finistère). L'activité abattage/découpe de Lampaul serait recentrée sur le second abattoir du groupe à Josselin où 343 emplois pourraient être créés.