C’est le casse-tête du gouvernement. Comment mettre fin à la révolte contre l’écotaxe sans abandonner totalement le dispositif ? De nouveaux ajustements seront proposés cette semaine par le gouvernement.
Une armée de Bonnets Rouges s’est opposée violemment samedi, à la gendarmerie mobile, pour tenter de mettre à bas le portail écotaxe de Pont-de-Buis. Une image désastreuse pour le gouvernement.
La vraie révolte des Bonnets Rouges, c’était en 1675. Les paysans bretons luttaient déjà contre un nouvel impôt, levé par le roi Louis XIV, sur le papier timbré et le tabac à priser.
Mais le symbole est fort : pour les transporteurs, marins ou agriculteurs de l’Ouest, il ne s’agit plus d’une protestation mais d’une révolte.
Alors que le gouvernement est accusé de matraquage fiscal par l’opposition, cette violente fronde arrive au plus mauvais moment. Qui plus est dans une région qui lui est traditionnellement acquise : la Bretagne.
Ce matin, Harlem Désir tentait de calmer le jeu. « La Bretagne est écoutée et entendue par le gouvernement », a assuré le premier secrétaire du PS, au micro de RTL. La veille, le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll, déclarait sur France 5 avoir « parfaitement compris » le message des manifestants.
"Je ferai des propositions qui tiennent compte de ce que j'ai entendu et en même temps de ce que je sais être la situation en Bretagne et ailleurs", a-t-il détaillé. Interrogé sur la possibilité d'augmenter la détaxe de 50% accordée à la Bretagne, M. Le Foll a estimé qu'il s'agissait d'"une bonne piste de réflexion", selon l’AFP.
Alors quelle sera la nouvelle détaxe proposée par le gouvernement ? 70%, 80 % ? Et comment la justifier auprès d’autres régions qui paieront plein pot ?
Le gouvernement a une semaine pour résoudre le casse-tête : une nouvelle manifestation est prévue samedi prochain, à Quimper (29). D’ici là, il lui faut trouver de nouveaux aménagements pour adoucir la facture de l’écotaxe mais sans donner l’impression d’abandonner le système.
Comble de l’ironie, même Jean-Louis Borloo, le père de l’écotaxe, ne défend plus le dispositif, appelant à « une remise à plat de l’écotaxe ». Remettre les choses à plat, pour mieux les enterrer…