La Ligue de protection des oiseaux (LPO) constate en ce début d'hiver un nombre anormalement faible d'oiseaux en France, un phénomène qui pourrait s'expliquer par la douceur régnant sur l'Europe du Nord et une reproduction moins efficace au printemps dernier.
"C'est la première fois depuis des années qu'on a aussi peu d'oiseaux en début d'hiver. En comparant la période novembre-décembre 2013 par rapport à la même période en 2012, on a une baisse d'au moins 30%" dans la fréquentation des mangeoires, indique vendredi l'ornithologue Nicolas Gendre.
Pour certaines espèces comme le pinson du Nord, un oiseau vivant dans le nord de l'Europe et qui vient hiverner sous nos latitudes, la baisse constatée dépasse 70%. Elle est de l'ordre de 50% pour des oiseaux comme le pinson des arbres ou la mésange charbonnière. Ce constat est tiré des données recueillies par l'Observatoire des oiseaux des jardins, un programme de collecte participative mené par la LPO et le Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN). Il suscite de nombreux appels des "amoureux de la nature, surpris par ce phénomène inhabituel", relève la LPO.
A cause du climat et de la météo
L'association voit "deux raisons principales" dans ce nombre moins important d'oiseaux. Première raison: les conditions météorologiques peu favorables au printemps (pluies abondantes, températures peu élevées, orages...) "ont fortement affecté la reproduction de nombreuses espèces d'oiseaux et ont retardé la disponibilité alimentaire, indispensable à la nidification et au succès de reproduction". Cela concerne notamment les rapaces, les cigognes noires ou blanches.Autre raison avancée: "de très nombreux oiseaux migrateurs, issus du nord de l'Europe, viennent habituellement passer la mauvaise saison dans notre pays. Or, depuis quelques semaines, les conditions météorologiques très clémentes pourraient expliquer en partie l'absence en grand nombre de certaines espèces (pinsons, tarins, mésanges, gros becs...), qui y séjournent encore, trouvant la nourriture nécessaire à leur survie."