C'est ce vendredi matin que les premiers coups de pelle de la future usine de lait du groupe chinois Synutra ont été donnés à Carhaix en présence de Guillaume Garot. Un investissement de 100 millions d'euros pour une usine qui à terme doit employer 260 personnes.
C'est officiellement ce vendredi qu'est lancée la construction de l'usine de lait du groupe chinois Synutra par le ministre délégué à l’agroalimentaire Guillaume Garot.
Ce matin les premiers coups de pelle ont été donnés en grande pompe. Il faut reconnaître que l'usine chinoise de lait représente un investissement de 100 millions d'euros, pour environ 150 salariés en 2015 et 260 en 2016.
Un investissement de 100 millions d'euros
Synutra est le deuxième groupe de la nutrition infantile en Chine. Il investit 90 millions d’euros à Carhaix. Sodiaal, la première coopérative laitière en France, avec des marques comme Régilait ou Candia met aussi 10 millions d’euros sur la table et s’engage à produire 288 millions de litres de lait par an et 30 000 tonnes de lait en poudre. C’est 6% de la production de lait en Bretagne. L'usine devrait comporter deux tours de séchage : une pour le lait, l’autre pour le lactosérum.Le contrat entre Synutra et Sodiaal a été signé en 2012 avec les premiers contacts en avril 2010.
Pourquoi une usine de lait chinoise?
Parce que le lait français est réputé en Chine. Surtout depuis le scandale du lait en poudre en 2008. Six bébés chinois sont morts empoisonnés. Depuis, les parents chinois privilégient le lait étranger et français en particulier, même s’il est cher là-bas : plus de 3 euros le litre. C'est un marché gigantesque, 20 millions de bébés chinois naissent chaque année en Chine. Pour assurer une certaine traçabilité du produit, mais également la production de volumes importants les producteurs de lait en poudre chinois ont donc décidé de s’implanter à l’étrangerCette usine de Carhaix est le tout premier investissement de l’industrie laitière chinoise à l'étranger, d’où le déplacement du ministre Guillaume Garot ce vendredi pour la pose de la première pierre.
Des risques?
L’usine de Carhaix sera mise en service en 2015. 2015, l’année où les quotas laitiers s’arrêteront. Peut-être une aubaine pour les industriels chinois. Certains producteurs de lait craignent que les Chinois cassent les prix.Autre risque, c’est un nouveau scandale sanitaire. Les contrôles sanitaires ne sont pas aussi stricts en Chine et vendre du lait sous une marque chinoise pourrait être dangereux pour la filière française en cas de scandale sanitaire.
Interview réalisée par M. Le Morvan et C. Polet