Cette semaine, sera à nouveau évoquée la mort de Raphaël, retrouvé mort étranglé en juillet 2004 alors qu'il participait à un stage de voile aux Glénan. Près de 10 ans plus tard, la culpabilité d’un ancien moniteur de voile sera examinée par la cour d’appel de Rennes.
Pour le parquet, les gendarmes, mais aussi les médecins légistes et les quatre premiers juges en charge du dossier, Raphaël Favre ne pouvait que s’être suicidé ce 3 juillet 2004, alors qu’il effectuait un stage de voile sur l’archipel des Glénan, dans le Finistère. Il avait été retrouvé au petit matin dans un local à douche, une corde autour du cou.
Inacceptable pour les parents de cet adolescent de 17 ans, qui n’ont cessé de réclamer justice. Depuis plus de neuf ans, ils attendent que la vérité éclate. Une issue judiciaire qui pourrait intervenir cette semaine alors qu'un cinquième magistrat a émis un avis de fin d'information judiciaire en février 2013. Un juge d’instruction qui pourrait leur donner raison. Pour lui, Raphaël ne s’est pas donné la mort, mais il a été tué par l’un de ses moniteurs, renvoyé quelques jours plus tôt. Souffrant de bouffées délirantes et suicidaires, ce dernier est considéré par plusieurs experts comme irresponsable pénalement.
Des preuves accablantes
Le premier rapport de synthèse écartait la piste criminelle mais évoquait pourtant la présence de l'ancien moniteur de voile tout près de là, dans la nuit.Mis en examen en 2006 pour le meurtre de Raphaël, l'ancien moniteur des Glénans est soupçonné d'avoir dérobé le voilier du skipper Armel Le Cléac'h, quelques heures plus tôt à Port-La-Forêt, non loin de là. Une lettre de la main du meurtrier présumé a été découverte à bord. Le GPS du voilier confirme sa présence tout près de l'île de Bananec, pendant la nuit. L'ADN du moniteur avait également été retrouvé sur la corde qui enserrait son cou. Des preuves accablantes pour les parents.
L'ancien moniteur a toujours nié avoir tué le jeune stagiaire. Les deux experts psychiatres qui ont rencontré le meurtrier présumé ont conclu à l'abolition de son discernement. La chambre de l'instruction près de la cour d’appel de Rennes se penche sur la question ce mardi. Elle pourrait prononcer l'irresponsabilité pénale du moniteur pour trouble mental, près de dix ans après la mort de Raphaël.