Bécassine de nouveau sur le devant de la scène. Le groupe TF1 a annoncé qu'il voulait développer la marque à travers notamment des produits dérivés. La célèbre bonne bretonne, héroïne d'une trentaine d'albums, reste très controversée en Bretagne.
Le groupe TF1 a annoncé lundi qu'il allait développer la marque "Bécassine" avec une série de produits dérivés surfant sur les valeurs fédératrices et l'aspect vintage de la célèbre héroïne bretonne de bande dessinée.
TF1 Licences, qui exploite des marques telles que Masterchef, Barbapapa, Ushuaïa, Solex ou Hello Kitty, s'est vu confier la gestion des droits dérivés de "Bécassine", par la maison d'édition Gautier-Languereau.
Une héroïne de bande dessinée de 1905
"Héroïne culte d'une trentaine d'albums, Bécassine symbolise la naissance de la bande dessinée moderne", a relevé TF1.Le personnage de Bécassine a été créé en 1905 dans la revue pour petites filles modèles "La Semaine de Suzette" sous la plume du dessinateur Joseph Pinchon. Elle a été initialement prévue pour boucher une page blanche de la revue avant d'y faire des apparitions régulières. Son succès lui donnera le statut d'héroîne dans des (mes)aventures beaucoup plus structurées.
Un personnage qui irrite les Bretons
Bécassine est tout de suite assimilée à une caricature des bonnes montées à Paris au début du siècle au service des bourgeois. Naïve, sotte, née soit-disant à Clocher-les-Bécasses au fin fond de l’ouest armoricain près de Quimper, l'image qu'elle véhicule irrite rapidement les Bretons qui vont s'insurger dans l'entre deux guerres. Un groupe de Bretons agit le 18 juin 1939 au Musée Grévin à Paris, pour détruire la statue en cire du personnageLors de l'adaptation au cinéma, le tournage à Lannion est perturbé, l'actrice menacée et le film retiré des salles à sa sortie en 1940.
Les nationalistes appelleront au boycott pour son centenaire en 2005.
Reste à voir donc si les objets dérivés à l'effigie de la gamine en robe verte aux grands yeux ronds sous sa coiffe blanche rencontre un succès en Bretagne.
Intervenant du reportage :
- Didier Guivarc'h, historien