Sophie Piedoux, l'ex femme de Christophe Piedoux, meurtrier d'Anne Caudal a été condamnée devant le tribunal correctionnel de Rennes à 3 ans de prison, dont un avec sursis. Elle était accusée de destruction et de dissimulation de preuves suite au meurtre d'Anne Caudal, la maîtresse de son mari.
Sophie Piedoux comparaissait libre devant le tribunal correctionnel de Rennes ce mardi. Cette femme de 45 ans, mère de 2 enfants, était accusée d'avoir aidé son mari à détruire les preuves du meurtre d'Anne Caudal. C'était en juillet 2011. Elle a été condamnée à 3 ans de prison, dont un avec sursis. Catherine Glon son avocate va demander un aménagement de peine.
"Une dispute qui a mal tourné"
Le 10 juillet 2011, Christophe Piedoux avait signalé aux gendarmes la disparition de sa compagne Anne Caudal, une femme de 28 ans enceinte de trois mois. Il avait participé aux recherches de la jeune femme pendant les semaines qui ont suivi avant d'avouer fin juillet l'avoir tuée lors d'une "dispute qui a mal tourné". Le corps d'Anne Caudal avait été retrouvé incinéré le 26 juillet. Christophe Piedoux et son épouse Sophie avaient été incarcérés le 29 juillet, elle, parce qu'elle était soupçonnée d'avoir aidé son mari à cacher le corps de la jeune femme. Le 24 août 2011, Christophe Piedoux s'était donné la mort à la prison de Vezin-le-Coquet. Sa femme avait alors aussitôt été remise en liberté.Un homme infidèle
L'enquête avait montré que Christophe Piedoux se partageait entre deux foyers, avec Anne Caudal et avec son épouse de 42 ans, avec qui il avait deux enfants. Lors de l'ouverture du procès ce mardi à Rennes, le président du tribunal est revenu sur ce couple, qui vivait selon un "cadre relationnel et conjugal particulier". Christophe Piédoux dormait le plus souvent, chez Anne Caudal, il payait aussi le loyer de sa maîtresse avec l'argent du couple. Visiblement en dix ans de mariage, il a eu plusieurs liaisons extraconjugales, dont l'une pendant qu'il entretenait une relation avec Anne Caudal.La nuit du meurtre
Selon le président, Anne et son compagnon se sont disputés au milieu de la nuit le 8 juillet 2011. Anne trouvait que la séparation traînait. Ils se sont battus, Anne est tombée contre un meuble. Il l'a étranglée et est rentrée chez sa femme pour lui demander de l'aide. Le couple va alors ramener le corps au domicile conjugal. Le lendemain, mari et femme vont chercher un endroit pour le dissimuler et le brûler. Pour le procureur qui a requis 3 ans de prison, sans l'intervention de Sophie, Anne serait morte, sans aucun doute, mais on aurait pu connaître la vérité. En détruisant les preuves, la vérité est impossible. C'est finalement à 3 ans de prison dont un avec sursis que Sophie Piedoux a été condamnée. Son avocate va demander un aménagement de peine."J'étais prise dans un engrenage"
A la barre, Sophie a expliqué que le matin du drame, alors qu'il lui avait promis de rompre avec Anne, il lui a annoncé qu'elle était enceinte. Il est ensuite reparti à Bruz chez sa maîtresse. Quand il est rentré, c'est pour la supplier de l'aider à supprimer le corps de la jeune femme. Ce qu'ils feront en forêt. "J'étais prise dans une engrenage", a-t-elle expliqué en pleurs. Pour Sophie Piedoux, au début de l'enquête, elle a dit aux gendarmes, ce que "son mari lui avait dit de dire". Son avocat a parlé d'emprise. Christophe Piedoux était le premier amour de Sophie, elle l'a suivi avec "aveuglement".Vive émotion
L'affaire avait soulevé une vive émotion dans la région, notamment à Bruz (Ille-et-Vilaine) où la jeune femme résidait, et dans le Morbihan où elle travaillait comme fleuriste et dont elle était originaire.