Le Centre de Kerpape va acquérir un deuxième exosquelette destiné à la rééducation de personnes privées de l'usage de leurs jambes. Plus performent, plus simple d'utilisation que le ReWalk acheté en 2011, il pourrait permettre aux paraplégiques de pouvoir un jour remarcher.
Si tout va bien, le centre de Kerpape va mettre en service au mois de septembre un deuxième exosquelette motorisé. Une machine qui semble sortir tout droit d'un roman de science-fiction et qui permet à une personne ayant perdu l'usage de ses jambes de se tenir à nouveau debout et de marcher. Présenté dans le cadre des 100 ans de l'établissement, baptisé Ekso et construit par une firme américaine, il est dit-on "beaucoup plus performant, simple à régler, à utiliser et offre un plus large éventail d'utilisation que son homologue Israélien, le ReWalk".
Le ReWalk, premier exosquelette en France
L'appareil avait été acquis en 2011 pour être utilisé dans le cadre de programmes de rééducation. Philippe Labarthe, directeur des soins de rééducation du centre précise : « Son utilisation est encore expérimentale. C'était le premier exosquelette en France et nous n'avons pas encore assez de recul. Nous sommes en phase d'acceptabilité de l'appareil sur le patient qui jusque-là avaient fait le deuil de la marche. On veut faire des études, mais nous sommes sûrs que l'exosquelette ouvrent de belles perspectives ».Le ReWalk : un sujet France 3 Bretagne diffusé le 8 novembre 2011
Marcher, grâce à cette machine, c'est aussi l'espoir de Frédéric Delathière. Lui a perdu l'usage de ses jambes après un accident de quad il y a sept mois et fait partie des douze patients de Kerpape à avoir bénéficié de soins de rééducation avec le ReWalk. C'est à lui qu'a été confiée la mission de tester de l'Ekso, le nouvel exosquelette qui sera mis en service au mois de septembre prochain au centre de Kerpape.
Pour Frédéric Delathière, pas de doute : « D'ici 5 à 10 ans, le paraplégique pourra remarcher. » Et d'expliquer : « Le plus difficile au début s'est de réapprendre à tenir debout, en équilibre, de sentir la machine, mais quand on y arrive, c'est magique. Ça me rappelle un peu avant l'accident. Ça change le rapport avec les autres. Je ne suis plus dans un fauteuil, je peux vous parler à la même hauteur, la vision des choses est vraiment différente. »
Pour continuer d'innover Kerpape doit trouver de nouveaux financements
Reste le coût, 80 000 euros, encore trés élevé. Si le centre de Kerpape a pu s'équiper en exosquelettes, c'est grâce au soutien de deux mécènes (la Matmut pour le premier, le groupe de santé et de prévoyance Malakoff Médéric pour le second).Jean-Pierre Orvoen président de l'Union Mutualiste du Morbihan dont dépend le centre de Kerpape explique, « Au 1er janvier 2016, le mode de financement des établissements de santé comme Kerpape va changer. Il se fera sur une tarification à l'activité alors que jusqu'à présent, nous bénéficions d'une dotation globale. Cela remet en question l'avenir de notre laboratoire de recherche et d'innovation et des actions comme l'achat de cet exosquelette. Pour nous, le mécénat est une obligation. »